dimanche 25 octobre 2015

Live-report : Kamelot + Gus G + Kobra & The Lotus (Lyon)


Je suis allé 3 fois par le passé au Ninkasi Kao, bonne salle lyonnaise, idéale pour voir des concerts de groupes de metal d'ampleur moyenne : la salle n'est somme toute pas très grande (si l'on compare au Transbordeur ou au CCO de Villeurbanne qui sont un peu plus grandes), cela permet de voir les groupes d'assez près, et il y a un parking très pratique pas très loin (alors que pour se garer vers le CCO, je ne préfère pas en parler...). Il s'avère que les concerts auxquels j'ai assisté dans cette salle étaient toutes des dates Folk Metal, puisqu'il s'agissait de Finntroll (accompagné de Týr et Skálmöld), Eluveitie (accompagné d'Arkona et Skálmöld -de nouveau-) et plus récemment d'Ensiferum (avec Insomnium et Omnium Gatherum ; des premières parties certes non Folk mais dont la présence sur cette date restait cohérente). A part de courts moments négligeables, la sonorisation de ces concerts était très bonne.

C'est donc en défenseur de cette salle que je décidais de retourner au Kao ce 14 octobre. Avant d'avoir connaissance de leur passage cet automne, j'écoutais Kamelot de façon peu régulière, mais j'appréciais certains de leurs morceaux que j'ai toujours trouvé très intenses, comme "The Great Pandemonium", "The Haunting (Somewhere In Time)" ou encore "Center of the Universe". En apprenant leur venue à Lyon, je décidais de me pencher sur leur dernier album en date, Haven, et là ce fut le coup de foudre. Il y a tout ce que je recherche dans le metal mélodique actuel aux éléments power et/ou symphonique : à la fois des mélodies touchantes, accrocheuses et un sens de la composition capable d'instaurer une ambiance qui fait voyager, le tout parsemé d'éléments sombres, parfois alambiqués mais parfois aussi très directs. 
Je découvris le reste des albums du groupe par la suite et pris ma place pour ce concert.

Mais tout d'abord, il faut se farcir les premières parties. La soirée commence avec Kobra & The Lotus. Lorsque j'ai voulu découvrir ce groupe avant de venir, je n'ai déjà pas du tout aimé. Suivant la logique de groupes comme Huntress ou Battle Beast (ce dernier étant le seul de cette mouvance auquel j'accroche à peu près bien, sans que pour autant je parvienne à accrocher totalement), le combo propose un heavy metal qui se voudrait fédérateur, le tout avec un chant féminin tentant d'avoir le talent de Doro, et allant jusqu'à en imiter certains codes (vocaux ou physiques). Ces groupes récents ont la "malchance" de ne pas avoir autant de talent niveau compositions et n'arrivant à l'évidence pas tellement à proposer des refrains particulièrement fédérateurs, j'aime encore moins ces groupes dans la mesure où la mise en avant très exagérée de la chanteuse comme un produit commercial en mode "regardez on vous propose des boobs" est assez gerbante. 
Mais soit, essayons de voir ce que Kobra & The Lotus nous propose en concert!
...Ben y a rien. C'est vide, plat, moche, chiant, ennuyeux. Pourtant, les membres du groupe se montrent communicatifs, ont une présence scénique, et n'en sont pas à leur première scène. 
Si les morceaux ne m'ont pas accroché sur album, ils ne parviennent pas non plus à prendre une dimension intéressante et fédératrice en live. C'est dommage que les compositions soient selon moi si bâclées, parce qu'un groupe comme Battle Beast (dont je comprends néanmoins que certains le trouvent superficiel et inintéressant) avait su m'accrocher tout le long du concert auquel j'ai assisté au festival Bang Your Head en Allemagne en juillet dernier.


Bref, vivement le second concert de cette soirée, à savoir Gus G, qui j'en étais sûr, allait être capable de me consoler avec son heavy metal sympathique, pas révolutionnaire pour un sou, mais agréable et entêtant. Remettons un peu les choses dans leur contexte pour les personnes qui ne connaissent pas. Il s'agit du groupe du guitariste du même nom, connu pour être celui de l'infatigable Ozzy Osbourne depuis 2009, mais aussi de Firewind (depuis la création du groupe en 1998), de Dream Evil jusqu'en 2004 et de Mystic Prophecy jusqu'en 2005, ces trois derniers étant des groupes de Heavy/Power Metal respectés.
Le groupe Gus G a sorti, en dehors d'un album instrumental insignifiant en 2001, un album cette année (Brand New Revolution), faisant suite à I Am The Fire sorti l'année dernière. Mon écoute de ces albums avant de venir m'avait convaincu des talents de Gus G en dehors des trois groupes -que j'aime beaucoup- dans lesquels je le connaissais.

On assiste à une petite dizaine de morceaux, à la fois homogènes et variés, dans le sens où s'il y a un style Heavy Metal accrocheur avec la patte du Gus, on ne s'ennuie pas, grâce à des tempi variés et des mélodies non répétitives. Il ne faut par contre pas demander au groupe d'avoir inventé la poudre, on reste en effet dans un exemple d'interprétation du genre très codée, et on peut reprocher un certain manque d'originalité. Gus G fait bien entendu la part belle aux deux derniers albums, dont les morceaux sont très efficaces, tels "Burn" (qui débute le show), "Eyes Wide Open" ou "Come Hell or High Water". Mais je fus très heureux d'entendre le groupe interpréter le tube de Firewind qu'est "World On Fire", qui fait toujours preuve de son efficacité en live, que Gus soit accompagné du reste de Firewind (au Summer Breeze 2013, j'y avais bien pris mon pied) ou de ses acolytes qui accompagnent ce soir Gus G. Je ne connaissais pas le chanteur ni le bassiste, mais ils assuraient plutôt bien. Et on pouvait faire confiance au très bon batteur Johan Nunez, membre de...Firewind depuis 4 ans.
On approche de la fin du concert, et après un "I Am The Fire" fédérateur, le public fut très heureux d'entendre le groupe reprendre "Crazy Train" d'Ozzy Osbourne.



C'est l'heure maintenant d'accueillir mes petits chouchous. C'est un backdrop vraiment très grand qui a été installé, représentant bien évidemment le visuel de l'album Haven
Kamelot débarque sur "Veil of Elysium", un des tubes du dernier album, qui est peut-être d'ailleurs mon préféré de celui-ci (mais très dur à dire, tellement j'adore tout l'album). En tout cas, c'était l'un des titres que j'attendais le plus. Si le son semblait un peu fouillis au début du morceau, je n'ai pas été gêné par le son ensuite. Je précise néanmoins qu'un ami qui m'accompagnait a détesté le son tout le long du concert. Je n'ai pour ma part pas été déçu.

Les membres du groupe sont charismatiques, avec bien évidemment un Tommy Karevik au chant, au charme évident et à la voix majestueuse, aussi belle et impressionnante qu'en studio. La présence scénique du bassiste Sean Tibbetts m'a beaucoup marqué, avec ses expressions agréables du visage et ses tresses bien classes, qui tournoyaient majestueusement lorsqu'il headbanguait. Le guitariste et le batteur étaient par contre un peu plus discrets, et le claviériste Oliver Palotai encore plus, installé en fond de scène à côté du batteur.

On enchaîne avec le culte "When The Lights Are Down" de l'album très aimé The Black Halo, et une bonne partie du public chante le refrain en chœur. Le groupe aura donc débuté son concert avec deux morceaux power/speed alors qu'une bonne partie de l'oeuvre du groupe est bien plus mid-tempo. C'est pourquoi je ne serai pas surpris qu'on change un peu de registre après cette ultra-efficace entrée en matière. En effet, Kamelot interprète alors l'énormissime mais plus lent et ambiancé "The Great Pandemonium", qui sera le seul représentant de Poetry For The Poisoned dans cette set-list. Je ne continuerai pas ce live-report par un pur track-by-track, de peur d'ennuyer les lecteurs et lectrices.

Mais les fans des morceaux cultes période Roy Khan seront également rassasiés par des titres comme "March of Mephisto", "Center of the Universe", "Rule The World" et "Forever".
Le public aura par ailleurs la surprise d'une invitée de marque pour les voix féminines intervenant sur "Veritas", "Liar Liar (Wasteland Monarchy)" et "Sacrimony (Angel of Afterlife)", puisque c'est Elize Ryd que l'on voit débarquer sur scène. Qu'on aime ou non son groupe Amaranthe (pour ma part, j'aime beaucoup), il n'y avait rien à reprocher à sa prestation avec Kamelot ce soir. 

L'album Silverthorn fut également représenté par "Torn", qui n'est rien de moins que mon morceau préféré de cet album, donc je fus aux anges. Je vois que par ailleurs j'étais loin d'être le seul fan de Haven, vu le succès bien mérité que le public accorda aux autres morceaux de l'album, à savoir le prenant "Insomnia" et la ballade "Here's To The Fall". Mais le clou du spectacle est le monstrueux "Revolution", peut-être le morceau le plus violent de Kamelot. Il y eut même un beau pogo sur ce titre (alors que je ne m'y attendais pas à ce qu'il y en ait à un concert de Kamelot), et c'était largement compréhensible. Ce morceau à la fois prenant, violent et fédérateur a pris toute sa dimension en live, alors que je le trouvais déjà parfait sur album.

Le groupe aura tout de même joué 15 morceaux. Je fus très satisfait de l'expérience et c'est avec plaisir que reverrai le groupe si l'occasion se présente. Après un petit tour au merch pour l'achat de t-shirts, je quittais le Ninkasi Kao le sourire aux lèvres.



Hepha

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