samedi 3 octobre 2015

Chronique : Winter - Into Darkness (1990)



1990. New York City. Death/Doom Metal. 

Un genre qui évoque habituellement les vieux albums de Paradise Lost, Katatonia, My Dying Bride ou encore diSEMBOWELMENT. Tout le monde ou presque a oublié Winter. Est-ce du fait de la provenance du groupe ? Pourtant, c'est l'un des tous premiers du style et tous les metalheads qui connaissent cet album l'adorent. 

Tout débute avec une introduction durant près de 6 minutes, nous mettant dans une certaine ambiance sombre et malsaine. Les riffs et la voix arrivent d'un coup avec donc le deuxième titre de l'album, "Servants of the Warsmen". Guitares accordées très bas, si bas que c'en est vraiment surprenant. Le morceau est somme toute bien rythmé, on n'est en effet pas dans le Funeral Doom non plus. On pense presque à la démarche d'un groupe comme Hooded Menace, formé en Finlande 17 ans plus tard... D'ailleurs, on peut estimer que cet album a eu une certaine influence sur tout le mouvement Death/Doom.

D'où Winter tire-t'il ses influences? On peut aisément ressentir la patte d'un Celtic Frost (notamment celui de To Mega Therion). J'aime beaucoup le son de cet album. Les growls sont presque exagérément mis en avant, la batterie a un son plus que parfait pour l'époque et la guitare est quelque peu en retrait, et là est à mon avis tout le charme de cette galette. 

On enchaîne avec "Goden", titre plus lent, plus doom que le précédent. Certes, on headbangue moins, mais impossible pour ma part d'être ennuyé par cette ambiance si intense. Après l'interlude, toujours aussi lourde et malsaine, "Power and Might", arrive l'énormissime "Destiny", morceau de 8 minutes. Le tempo est à présent plus rapide, on est face à un death metal extrêmement sombre et dont la guitare est tellement sous-sonorisée et couverte par la basse qu'on essaye de se concentrer pour y déceler les riffs...et cela ne fait que nous plonger encore plus dans l'intensité de la musique de Winter.
Avec "Eternal Frost", nous retournons dans la lenteur et la lourdeur froide et malsaine. Vers le milieu du morceau, des courtes bandes de voix claires inquiétantes laissent place à un riff très Black Sabbath-ien.

Le dernier morceau, éponyme, de cet album très particulier enfonce le clou. La majeure partie du morceau est très lente, mais la dernière partie est tellement majestueuse lorsque le tempo s'accélère. Survivra-t-on à cette expérience si particulière "into darkness" ? Eh bien les trois quarts d'heure de musique de cet album passent comme une lettre à la poste, on n'a clairement pas vu le temps passer.

On peut légitimement placer Winter comme l'un des fondateurs du death-doom metal et l'auteur du premier excellent album du genre, car je considère en effet que les premières autres sorties du genre (les premières démos et EP de Paradise Lost avant le très bon Gothic de 1991, où la première démo de diSEMBOWELMENT avant les très bons Dusk de 1992 et Trasncendence into the Peripheral de 1993) sont un cran en-dessous de ce Into Darkness. Avant celui-ci, seul The Spooky Gloom des hollandais de Sempiternal Deathreign se rapproche de cette qualité.

Winter splittera en 1992 et s'est reformé depuis 2010, avec le line-up de cet album, mais n'a pas encore sorti de nouveaux enregistrements. Le guitariste Stephen Flam est aujourd'hui dans Serpentine Path, groupe de death-doom également, mais intégrant d'autres influences, notamment le sludge. 



Hepha

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