dimanche 27 décembre 2015

[Live-report] Bane + Backtrack + Mind Awake @ Gibus Live



Ce mercredi 9 décembre fut une soirée assez spéciale : d'une part car c'était le dernier concert de l'année pour moi et qu'au vu de tous les événements de cette année 2015, il me semble important de prendre le temps de se changer les idées avec de la bonne musique mais également car le Gibus live se trouve à deux pas de la Place de la République, où je n'avais pas mis les pieds depuis les attentats. C'est donc une ambiance pesante qui se dégage de cette place désormais, remplie de fleurs, bougies, cadeaux et autres offrandes. Après avoir fait le tour, en silence, de cette place en compagnie d'un ami, on se rend vers la salle avec une seule idée en tête : profiter à fond de cette soirée, qu'importe de quoi l'avenir est fait.

C'est la première fois que je me rends au Gibus Live.. salle qui accueillera en janvier le Persistence Tour (Ignite, H2O, Terror et consorts...). Première réaction : c'est tout petit ! Pas que ça me gène, bien au contraire, préférant de loin la simplicité et l'intimité d'une salle de petite taille, rappelant les plus belles heures du Metal et du HxC mais je me dis que celle-ci ne pourra jamais accueillir tous les groupes du Persistence (pour info, Terror ou H²O remplissent le Petit Bain à eux seuls..)., jusqu'au moment où je comprends que le rideau derrière nous peut s'enlever et, je suppose, agrandir considérablement la salle. Ingénieux et rassurant.

J'ai enfin l'occasion de voir Mind Awake sur scène. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où l'on m'a vanté les qualités live de ce groupe.. et on ne m'avait pas menti ! Bon, au delà du fait que leurs balances ont duré deux fois plus longtemps que leur temps de jeu (30 minutes de balances contre 15 minutes de jeu), ce fut du tout bon pour les Parisiens. Tout me plait dans ce groupe : du chanteur à la voix éraillée qui, malgré un public assez timide en ce début de soirée, se donne à fond (il a demandé un nombre incalculable de stage dive... dommage qu'il n'y en ait pas eu !) et hurle sa hargne à qui veut l'entendre, aux zicos au taquet, sautillant partout sur scène et clairement venus là pour montrer que Mind Awake en a dans le pantalon. Le seul hic de leur show : la durée, comme je l'ai dit plus haut... j'en aurai bien pris encore 10 minutes de dévissage de tête en bonne et due forme. A revoir rapidement !



C'est au tour de Backtrack d'envoyer des mandales par paquet de douze. Bon, je ne le cache pas, je suis devenu un fan absolu de Backtrack (que je préfère à Bane même si j'aime beaucoup leur musique également) et je l'assume complètement : c'est pour moi la relève du NYHC ! Et ils viennent, sans aucuns problèmes, de confirmer mes dires lors de cette soirée. Et vas y que je te balance des tueries monumentales comme "Wash Away", "Their Rules" ou "Erase the Rat", que je retourne la salle à coup de "Under Your Spell" ou encore que j'entraîne le public à se briser les bras avec "Nailed to the Tracks". Que dire de plus finalement ? C'est hyper classique mais d'une efficacité et surtout d'une énergie démentielle. Même plus besoin de dire quelque chose... il suffit juste d'écouter pour comprendre !



Afin de finir la soirée en beauté, c'est Bane qui déboule sur scène et j'avoue avoir eu du mal à rentrer dedans au début : déjà car Backtrack m'a retourné le cerveau mais aussi car le chanteur de Bane est assez spécial, charismatique certes, mais que ce soit au niveau de son attitude ou de sa voix, un temps d'adaptation peut être requit. Mais la qualité de leur musique m'a vite rattrapé et plus le show avançait, plus je me pris au jeu. Bane commença donc sobrement (chansons plus mid tempos par exemple) afin de finir en beauté avec des titres énergiques comme "Count Me Out" ou "Can We Start Again" où le public fera les chœurs, connaissant les paroles sur le bout des doigts. Notons que Bane fera souvent des petites pauses entre les titres, ce qui peut légèrement faire décrocher du show par moment. Ceci dit, le groupe en profitera pour parler, à de nombreuses reprises, avec le public en expliquant par exemple, les galères qu'a pu rencontrer le groupe au fil des années ou parler des attentats de Paris. Le show fut donc sympathique, en dessous de celui de Backtrack à mes yeux, mais d'une sincérité limite touchante que le groupe a souhaité partager avec son public. Pourquoi pas après tout, la musique c'est avant tout du partage et ça, Bane l'a compris.



Une très bonne soirée vraiment intense, comme je les aime, avec trois groupes plus que convaincants. J'ai donc hâte de refouler cette salle pour le Persistence mais également pour Power Trip ou No Turning Back !

Chab

jeudi 10 décembre 2015

Chronique : Backtrack - Lost in Life (2014)


Après quelques démos/EP, Backtrack avait proposé en 2011 son premier opus, Darker Half, de très bonne facture mais souffrant peut-être de longueurs par moment. Loin d'abandonner l'idée de montrer au monde que le NYHC n'est pas mort, Backtrack revient en 2014 avec un second opus intitulé Lost in Life, sortie sous l'écurie Bridge Nine Records (H²0, Have Heart, Defeater, Expire...)

L'album commence sur les chapeaux de roue tant les premiers titres sont des hits en puissance : de la fédératrice "Their Rules" au refrain ravageur à l'excellente "Wash Away" qui propose de belles parties de mosh part en passant par "Lost in Life" à la rythmique dévastatrice, Backtrack propose un enchaînement de chansons qui donnent clairement envie de se jeter dans la fosse, enchaîner les stage dive et les mosh sans aucunes concessions.

Quelques titres, au contraire, ralentissent un peu la cadence à l'instar de l'excellente "Tortured", "Still Searching", "Right This Wrong" ou encore "Under Your Spell" où viendra s'inviter le chanteur de Turnstile, reconnaissable par son timbre et son phrasé unique en son genre. Par ailleurs, on se rend compte que cet opus est une véritable histoire de "famille HxC" : David Wood, chanteur de Down to Nothing et également bassiste chez Terror pose sa voix sur "Their Rules" alors que Dan Seely (King Nine) est présent sur "Lost in Life" par exemple.

A la différence de l'album précédent, aucun moment ne nous fait décrocher, aucune impression de longueur à l'horizon : le groupe enchaîne les titres sans temps mort, proposant un savoureux mélange de mosh part, de rythmiques percutantes et de refrains donnant envie de tout casser. Un petit mot également sur la production qui se veut parfaite de bout en bout : puissante, claire mais surtout, point très important, celle ci met tous les instruments en valeur (quel plaisir d'entendre si distinctement la basse !).

Backtrack serait la relève du NYHC ? Clairement, oui. Backtrack fait partie de ces groupes qui montent et qui prouvent au monde que le Hardcore n'est pas mort, loin de là. A défaut d'être original car très classique dans son approche, ce Lost in Life reste un album de qualité que tout fan de Hardcore se doit d'écouter au moins une fois.


Chab

mercredi 9 décembre 2015

Live-Report : Turnstile + Forced Order (Mécanique Ondulatoire)


Depuis que j'écoute du Hardcore, c'est à dire environ deux ans maintenant, j'ai rarement pris une aussi grosse claque qu'avec l'album de Turnstile, Non-Stop Feeling qui port très bien son nom. Alors lorsque j'ai vu que le groupe passait à la Méca, mon sang n'a fait qu'un tour. D'autant plus que j'avais raté leur date l'année dernière dans la même salle (quel idiot ai-je été de ne pas y aller !). Turnstile a une certaine hype dans le milieu du HxC depuis un certain temps.. hype que je trouve totalement justifiée tant leur son est unique, un savoureux mélange de HxC et de parties plus mélodiques, de voix claires (à l'instar de "Blue by You" par exemple).

Avant de parler du show de Turnstile, il serait bon de parler de Forced Order qui a dû ouvrir les hostilités.. dans des conditions assez difficiles ! Loin d'être mauvais, les Ricains ont surtout hérité d'un son mauvais : une basse trop élevée dans le mix, assourdissante au possible (c'est con, c'est pas du Doom !) et des larsens à foison, pas forcément voulus de la part du groupe. Du coup, malgré un public en forme (les premiers mosh déboulent dès les premiers titres), je resterai assez hermétique à leur show. Le groupe reste objectivement assez bon, très dynamique sur scène mais les problèmes de sons (putain mais ces larsens dégueulasses...) me font constamment sortir du show. J'avoue avoir apprécié les derniers titres aux rythmiques entrainantes et où le son s'améliorait un peu... mais je reste déçu de ce concert. Prochain objectif ? Les revoir avec un bon son car je pense être passé à côté de quelque chose.. Et je suis sûr que ce groupe en vaut la peine !


Enfin ! Enfin je peux voir Turnstile ! On m'a vendu beaucoup de rêves sur les show de Turnstile, me vantant les mérites du groupe à maintes et maintes reprises. Alors, ça vaut quoi ?

Dès les premiers accords, la Méca se déchaîne : tout le monde commence à bouger, le pit se déchaine et le groupe commence son show en enchaînant des titres comme "Drop", "7" ou "Keep It Moving". Héritant d'un son aux petits oignons, Turnstile se déchaine sur scène : bien plus violent que sur skeud, le groupe prend une ampleur phénoménale en live ! Malgré une Méca étouffante au possible (et remplie à bloc), ça mosh, ça slam, ça chante en chœur. Turnstile va proposer des titres issus de leur unique album ("Drop", "Gravity" où le public va clairement péter un câble et se donner à fond, "Fazed Out" ou encore la mélodique "Blue by You" chantée par le guitariste) mais également des EPs précédents avec l'excellente "Pushing Me Away", "The Things You Do" ou encore "Death Grip". 

Bien sûr, la Mécanique Ondulatoire ne permet pas au groupe de beaucoup bouger sur scène mais qu'importe, Turnstile est là pour faire plaisir au public et s'en donne à cœur joie. Le concert se voulait assez court (35 minutes en gros) et pourtant... Et bien oui, ce concert fait partie de mes préférés, tous genres confondus. Certes, c'est court.. et alors ? J'ai pris l'une de mes plus belles claques, tout simplement. Turnstile est rentré dans la cour des grands.. en espérant qu'il y reste un moment !

Et histoire de finir ce court report de la plus belle des manières, je vais citer un de mes amis qui a tenu les propos suivant à la sortie de ce concert et qui résume très bien ce que je pense : "Si quelqu'un me demande pourquoi j'aime le Hardcore, je lui dis tout simplement d'aller voir un concert de Turnstile".



Chab



Live-report : Andréas & Nicolas + Les 3 Fromages + Magoyond


J'ai entendu beaucoup de bien des live d'Andréas & Nicolas. N'ayant jamais vu le duo, je me suis décidé au dernier moment à prendre ma place, histoire de rigoler un bon coup le temps d'une soirée. Le Petit Bain étant, de plus, une salle que j'apprécie énormément, je me rends donc à ce concert le sourire aux lèvres. Mais avant de voir le duo, deux premières parties vont ouvrir les hostilités : Magoyond et Les 3 Fromages

Magoyond était inconnu au bataillon pour ma part. Et quelle découverte ! Le groupe joue sur une ambiance "Zombiesque", aussi bien au niveau du visuel qu'au niveau des textes des chansons. Profitant d'une salle assez bien remplie, le groupe va nous emmener dans son univers fun et délirant. Pour cela, une petite ouverture sur "Death Train" et le public fut conquit tout de suite. Les membres du groupe, en particulier le chanteur, sont des vrais show-man : on assiste à un vrai spectacle théâtral bourré d'humour et de zombies. Quelques titres m'ont bien marqué, en particulier "Adopte un Zombie" ou encore "Zombitch" tirée de leur nouvel EP. Bref, j'ai rarement eu une première partie qui m'a autant enchanté !


Les 3 Fromages.. je me souviens encore avoir beaucoup apprécié leur premier album bourré de chansons décalées et assez drôles. Du coup, c'est avec un  grand plaisir que j'observe leur prestation. Aujourd'hui, le groupe en est à son 3ème opus (je ne connaissais pas du tout les deux derniers) et, finalement, fait plus office de co-headline que de réelle première partie. Le trio a clairement le public dans sa poche : entre deux titres, ça discute avec le public, ça fait des blagues et ça donne surtout envie de bouger !

Peu de chansons du premier album hormis "Les Routes de Nantes" et "Je te trouve tellement jolie" mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier les autres titres joués ce soir : "Allons chez Toi", "Sombre Héros", "BB Rockers" avec un membre des Fatals Picards qui vient jouer avec le groupe, "Nirvanoir" avec en amont les premiers riffs de "Back in Black" d'AC/DC et "Enter Sandman" de Metallica, "La Galère d'un Pirate" avec un backdrop qui bouge en rythme ou encore "Et à la Fin.." où le groupe enchaînera spoiler sur spoiler, dans la joie et la bonne humeur, en gachant bon nombre de fin de films/séries à l'instar de Breaking Bad, Seven, Le Sixième Sens ou encore Fight Club (c'est con, j'avais pas vu Breaking Bad !).

Notons la venue d'Andréas et Nicolas qui, à cause d'un vol de "blagues" (sur Will Smith, tant qu'à faire !) vont se lancer dans un petit rap (reprise de "Soirée Ratée" d'Orelsan !) devant un public bien chaud. Enfin, j'ai énormément apprécié leur reprise de "C'est toi que je t'aime" des Inconnus mise au goût du jour de la plus belle des manières. Le set se termine sur un petit rap du groupe ("Ca Nous Soûle") qui permet au groupe de se lâcher complètement, sans instruments et en sautant partout, haranguant la foule à tout va. Les 3 Fromages m'ont convaincu en tout point : rythmées, drôles et surtout calibrées pour le live, leurs chansons ont fait mouche durant une heure de jeu. Vivement de les revoir !


Ha Andréas et Nicolas.. Même en ces temps un peu sombre, le public a répondu présent en masse pour une bonne tranche de rire. Finalement un concert d'Andréas et Nicolas, c'est bien plus qu'un simple enchaînement de titres : c'est surtout un moment de partage (avec pas mal de beaufs il faut bien l'avouer), de rires, de blagues et, bien sûr, de chansons bien fun. 

Au nombre de trois sur scènes (et oui, il ne faut pas oublier le célèbre mais néanmoins indispensable Singe Batteur), Andréas et Nicolas vont nous faire rire de bout en bout à coup de "Putain ! Putain ! Putain !", "Salut tout l'Monde", "Chatroulette", "Elle change la K7 dans la tête du chat", "Ma super chérie", "Super S*****" ou encore "Je collectionne des canards (vivants)", chanson phare du groupe.

Mais le groupe n'oublie pas de faire participer le public : en faisant monter sur scène des personnes régulièrement (une fille pour chanter sur "Putain ! Putain ! Putain !", une autre pour le jeu du Sac Poubelle ou encore tous ceux qui avaient des t-shirts "Je collectionne des canards" pendant la chanson du même titre) mais en prenant également à partie des gens dans le public, histoire de se moquer d'eux amicalement, un peu à l'instar des one-man show humoristiques que l'on peut voir régulièrement à la télé.

La soirée s'enchaina très vite malgré quelques absents dans la set-list comme "Montrez-moi vos miches" ou "Toutes les filles qui jouent au foot". On aurait aimé également voir GiédRé déboulée sur scène pour chanter avec le duo mais ne boudons pas notre plaisir : le concert fut très bon du début à la fin ! Finalement, il est assez difficile de faire un report poussé sur un groupe de ce genre : bien plus qu'un concert, c'est un vrai show auquel on a le droit, un mélange de musique, d'humour et de second degré. On ressort du Petit Bain le sourire aux lèvres : qu'on se le dise, mettre son cerveau sur OFF le temps d'une soirée, ça fait vraiment vraiment beaucoup de bien !

Chab