dimanche 27 septembre 2015

Live-report : Barabbas + Child of Waste + Above Us



Que faire un vendredi soir quand on sort du travail et qu'on a rien à faire de sa soirée ? Prendre sa voiture, rouler quasiment une heure (bouchons compris) pour se retrouver en pleine campagne (Moissy-Cramayel... et non ce n'est pas une ville de Pokémon !) afin d'aller voir 3 groupes qu'on ne connait quasiment pas.

Et oui, vu que je connais l'un des guitaristes d'Above Us (groupe mélangeant du -core mais aussi du prog et.. plein de trucs en fait), je me suis dis "pourquoi pas, ça me fera une petite soirée tranquille". Du coup, me voilà dans un coin paumé du 77, dans la salle "Les 18 Marches" qui, à vue d’œil, ne paye pas de mine mais qui se trouve être l'une des plus belles surprises que j'ai eu en termes de lieu de concerts.

Charismatique, se situant au premier étage d'un bâtiment (qui lui même se situe dans une petite cour), la salle propose une petite scène (à la même hauteur ou presque que le public) où l'on peut aisément mettre un groupe de 5 membres, avec en plus de beaux spots de lumières. Notez également un bar où le demi est à 2.50€, les softs à 1€, où l'on vous vend également du cidre et du jus de pomme artisanale (très bon au passage) et où les cacahuètes sont offertes. C'est pas sur Paris qu'on aurait le droit à tout ça !

L'affiche pourrait paraître osée : un groupe de -core prog (et plein d'autres trucs), un groupe de Deathcore plus classique et un groupe de Doom. Du coup je me retrouve avec un public moyennement nombreux, composé d'un côté de fans de Deathcore, de l'autres de vieux fans de Black Sabbath. 

Above Us ouvre les hostilités. C'est clairement pour eux que je me suis déplacé vu que mon ami joue dans ce groupe. Et si leur style, de manière générale, n'est pas tellement ma came à la base, j'ai vraiment apprécié leur show. Il y a clairement des parties que je n'appréciais pas trop (le côté Deathcore) mais, au contraire, d'autres que j'ai énormément aimé : des passages limite Death et d'autres complètement prog saupoudré d'un peu de Hardcore des familles... Un joyeux bordel ! En particulier un titre comme "Gehenna" (titre venant du premier EP qui sortira vers Janvier en physique) qui m'a clairement mis une grosse grosse mandale dans la gueule ou encore "Burn", seul titre que je connaissais (en écoute sur youtube, je mettrais le lien en fin de report) qui passe très bien le cap du live. Notons un chanteur bien dynamique, sautant partout et mettant le feu devant un public passif mais qui apprécie néanmoins le show. Les parties un peu plus prog sont très agréables et plutôt douces, nous permettant de planer entre deux gros riffs. Je fus également impressionné par la voix du guitariste (voix secondaire), très puissante, écorchée et violente comme il faut (du coup, bravo à toi William !). Une bonne surprise pour ma part : j'y retournerai avec grand plaisir.

Child of Waste enchaîne peu de temps après et on se retrouve avec un Deathcore beaucoup plus basique. Beaucoup moins ma came même si c'était très bien exécuté et objectivement assez bon pour ceux qui aiment le genre. On aura le droit à un mini pit pour accueillir le groupe comme il se doit. Un moment sympathique, sans plus.

J'avais complètement raté Barabbas au Fall of Summer, n'étant arrivé que pour Putrid Offal. Séance de rattrapage moins d'un mois plus tard et si je n'avais pas tellement apprécié les quelques titres écoutés sur internet, j'ai pris mon pied sur leur Doom en live. Bien influencé par Candlemass, Cathedral ou Pentagram, Barabbas ose chanter en Français : si cela peut paraître hyper kitsch voire déstabilisant d'entendre du Doom dans la langue de molière, le groupe a enterré tout les préjugés sans soucis. Un son énorme, des riffs très très lourds (cette basse mais cette basse !) et des titres énormes comme "Judas est une femme", "Barabbas" ou encore "Le Sabbat dans la Cathédrale". Peu de monde présent pour eux, tant le public était majoritairement là pour les deux premiers groupes, mais Barabbas ne baisse pas les bras et propose un show complet et communicatif : le chanteur fait monter des femmes sur scène (pendant "Judas est une Femme", histoire d'être raccord), fait chanter le public à maintes reprises (le final sur "Le Sabbat dans la Cathédrale" avec le public qui chante toutes les paroles, le groupe leur ayant fourni les paroles et le micro !) ou s'amuse à baptiser le public avec de la bière. D'ailleurs, je n'ai jamais reçu autant de bière dans la gueule en un concert. Bref, un véritable show où l'on devait être... 20 ? Une leçon d'intégrité et de respect !

Une excellente soirée dont j'en attendais pas grand chose..Merci aux trois groupes pour leur participation, merci au gérant et aux barmans pour leur accueil chaleureux et pour avoir proposé une soirée à 5€.  See you soon !

Chab






Live-report : Raven (+ Furies) à la Maroquinerie

Nous avons été gâtés en ce mois de septembre en termes de Heavy Anglais : Satan et Angel Witch qui ont joué au Fall of Summer et Raven qui, après de longues années d'absences sur nos terres, se ramène à la Maroquinerie pour promouvoir son nouvel album "ExtermiNation".

Mais avant tout de chose, c'est un groupe Français qui ouvre les hostilités : Furies. Composé uniquement de filles, Furies propose un Heavy assez percutant, mené par une chanteuse à la voix puissante. 

Si l'écoute de leur titre sur le chaîne youtube ne m'avait pas du tout convaincu ("Bury"), leur prestation à la Maroquinerie m'a clairement plu. Tout d'abord grâce aux titres vraiment entraînants dont le tout dernier, "La Guerrière" chanté en Français, rappelant Sortilège ou encore la tubesque "Furies'Attack" (si ma mémoire ne me joue pas des tours) mais aussi grâce à la chanteuse montant avec aisance dans les aigus et entraînant le public, pourtant peu nombreux, à chanter avec elle. 

Notons également quelques reprises, plutôt bien exécutées, comme "Electric Eye" de Judas Priest, "Wild Side" de Motley Crüe ou encore "All We Are" de Warlock. Un show que l'on qualifiera de très bonne mise en bouche avant le plat de résistance qu'est Raven.

Raven fait office de groupe culte de la scène Heavy Anglaise. Pourtant, c'est devant une salle loin d'être complète que le groupe va distiller ses riffs puissants et ses refrains entêtants. Le soucis qu'il peut y avoir avec ce genre de groupe, c'est le "coup de vieux" que les membres pourraient avoir pris, que ce soit au niveau de la prestance ou tout simplement d'un point de vue technique et musical. 

Et pour Raven.. rien de tout cela ! Au contraire, le groupe est énergique au possible et les musiciens font clairement le taff. John et Mark Gallagher font le show de bout en bout, sautillant et courant partout tout en jouant avec brio les titres, plus cultes les uns que les autres, de Raven

La set-list fut excellente avec des titres comme "Hard Ride", "Rock Until You Drop", Live at the Inferno", "All for One" qui a été mon coup de cœur en live ou encore le final sur "Break the Chain" avec un gros medley rendant hommage à bon nombre de groupes. Le dernier album était également représenté dans la set-list avec l'excellente ouverture sur "Destroy All Monsters" ou "It's Not What You Got" au refrain fédérateur.

John possède toujours une très bonne voix avec une montée dans les aigus assez "kitch" (bien différente de sa voix en studio par ailleurs) me rappelant par moment King Diamond (un peu hein, on est pas non plus au niveau du King !) mais qui prouve que le monsieur n'a pas encore dit son dernier mot. 

Techniquement au point, on notera également a présence de deux solos de guitares et un solo de basse (rien que ça..). Alors déjà, j'ai de plus en plus de mal avec les solos, que ce soit guitare, basse ou batterie. En tant que spectateur, on a pas besoin de ça pour apprécier la technicité et le talent d'un artiste. Mais bon, un solo passe encore, deux c'est déjà trop mais alors trois, on frôle l'indigestion ! Le concert aurait gagné en fluidité sans ces solos qui, pour le coup, ont un peu refroidis le public. 

Au delà de ce petit défaut, la soirée fut excellente : public peu présent mais reprenant en chœurs les refrains, un groupe (même deux en comptant Furies !) bien en forme et un concert d'1h30 de pur Heavy Metal. On repart heureux et satisfait. Merci Raven !

Chab







mercredi 23 septembre 2015

Chronique : Deathroned - Fallen in Vain (2014 - Auto-production)


Un retour en 1985, ça vous tente ?

La scène dite du "Revival Thrash" (ce qui, musicalement, ne veut rien dire par ailleurs) est, depuis quelques années, en pleine effervescence. Bon nombre de ces groupes sont dans un registre assez moderne, où la bonne production est de mise avec un son bien net, loin finalement de l'âme des premiers Kreator, Sodom, Exodus ou encore Nuclear Assault

Soyons clair, je ne critique pas cette scène, loin s'en faut : des groupes comme Havok ou Suicidal Angels feront headbanguer n'importe quel fan de Thrash. Mais j'avoue apprécier les groupes qui, par choix ou par manque de moyen, restent dans une optique résolument old-school avec un son brouillon et où les petites maladresses donnent un effet très sincère à leurs productions.

Nous sommes typiquement dans ce cas là avec la première démo (et pour le moment l'unique) de Deathroned. Formé en 2012 en Ile de France, le groupe était initialement composé de quatre membres mais c'est en trio que Deathroned a sorti sa première démo "Fallen in Vain" sous forme de tape (old-school, je vous le disais !). 

Composé de 4 titres dont une reprise ("Tormentor", chanson culte de Kreator qu'on ne présente plus), Deathroned propose un Thrash incisif, sans temps mort et direct dans la gueule. Loin des productions modernes aseptisées au possible, la musique du trio reste ancrée dans les années 80, rappelant par exemple le fameux "Endless Pain" des Teutons, en particulier sur la chanson "Fallen in Vain" ou encore "Not in Their Eyes" (je vous préviens, le riff est addictif !). D'un autre côté, il y a également un côté plus direct, pour ne pas dire plus accessible, sur le titre "Deathroned" qui reste en tête après seulement une écoute. Certes, ce titre se veut assez "simple" mais est d'une efficacité redoutable, prenant une certaine ampleur en live. Notons également cette reprise de "Tormentor", plutôt bien exécutée, rappelant encore une fois les influences du groupe ainsi que les démos de l'époque.

La production possède une aura résolument old-school. Dans un sens, c'est appréciable, en particulier si l'on aime les premières démos de Kreator, Sodom ou encore des groupes comme Violent Force, d'un autre côté, cela dessert malheureusement la musique du groupe. En effet, si celle-ci donne un certain cachet à la musique de Deathroned, lui donnant un aspect honnête, rappelant les années 80, les enregistrements dans les caves où l'on trouvait bien plus de bières et de vestes à patchs que de matos et d'instruments, elle ne met cependant pas en valeur les compos du groupe. On sent qu'il y a des moments très intéressants mais ceux-ci nous laissent un goût amer dans la bouche tant on ne peut réellement apprécier chaque structure, chaque plan comme il se doit.

L'influence des années 80 est très présente dans la musique du trio, voire peut-être un peu trop. Alors, on apprécie, on headbangue, on prend son pied (et finalement, n'est-ce pas le plus important ?) mais on se dit que le groupe gagnerait à se démarquer, à oser des nouvelles choses, à s'inspirer certes mais à apporter une plus-value à sa musique déjà bien efficace.

La scène Française, en termes de Thrash, regorge de quelques pépites : Zoldier Noiz, Hexecutor, Perversifier.. et il manque si peu de choses à Deathroned pour se mettre au niveau de ces groupes. Une démo loin d'être exempt de défauts mais dotée d'une réelle sincérité et d'une énergie débordante. Verdict ? Vivement la suite !

Chab




samedi 19 septembre 2015

Live-report : un rendez-vous black metal immanquable à Grenoble


A Grenoble, ville dans laquelle je vis depuis maintenant 4 années, il y a plusieurs rendez-vous black metal dans l'année. Mais dans la plupart des cas, il s'agit de petits groupes dans de minuscules salles. Il y a cependant au moins UN grand événement black metal dans l'année. L'année dernière, au mois de novembre, il s'agissait de la venue des italiens de Forgotten Tomb, qui délivrèrent une bonne prestation, accompagnés des premières parties grenobloises Nocturnal Depression et Livets Angest, le premier de ces deux-là étant tout de même un groupe connu pour qui connait la scène black.

Et en effet nous retrouvons Nocturnal Depression en première partie de Shining et The Great Old Ones (ces deux groupes faisant une tournée commune en ce moment, comme vous pouvez le voir au-dessus) le 13 septembre 2015 dans la salle grenobloise La Bifurk. Le fait que cette soirée de concerts a été organisée dans cette salle est pour le moins étonnant, puisque habituellement il n'y a pas de concerts metal là-bas, le style de la maison étant plutôt pour tout ce qui est punk/ska/reggae/...
C'est donc une bonne nouvelle que cette salle se diversifie un peu plus.

Nocturnal Depression est un groupe respecté, jouant un black metal à la fois dépressif et très mélodique dans les riffs. Je ne connais pas par cœur leurs 7 albums, mais c'est agréable à écouter en studio et le nouvel album Spleen Black Metal me plaît bien. Par ailleurs, leur très bonne prestation en première partie de Forgotten Tomb l'année dernière m'a vite donné envie de les revoir.
Effectivement, Nocturnal Depression ça prend toute une dimension en live. Les morceaux sont déjà de base superbes, et en concert j'ai pu ressentir profondément l'atmosphère, les mélodies de guitare, la lourdeur de la basse, les blast-beats du batteur dans les moments rapides, ainsi que la beauté et la mélancolie des passages plus calmes.
De plus, malgré le côté dépressif de leur musique, le groupe était très heureux d'être là, d'autant plus que la salle n'était pas du tout vide. Et je suppose que ça fait toujours plaisir de revenir jouer à domicile lorsque l'on est en tournée dans plusieurs pays (en effet, leur concert de la veille avait lieu à Rome). Il faut préciser que le public était d'ailleurs réceptif et a chaleureusement acclamé le groupe.
Tous les morceaux ont fait leur petit effet, que ce soit le très beau "L'Isolement" issu du dernier opus ou le prenant "Dead Children", qui est devenu un classique.
Mais il nous faut accepter que le groupe ne joue pas 3 plombes, puisque deux autres groupes très intenses sont prévus.



Le groupe bordelais The Great Old Ones a beau être récent (formé en 2009) et n'avoir sorti que deux albums, le groupe a tout de même su se faire une belle place dans le milieu du metal extrême français, car vite acclamé par la critique. Il faut dire que les deux opus sont effectivement de qualité et que le style proposé est plutôt populaire aujourd'hui (dans un genre proche, Regarde Les Hommes Tomber vit une ascension similaire), à savoir une sorte de "post-black metal", terme qui ne me satisfait pas beaucoup, car décrivant de manière très limitée les influences et l'atmosphère de leur musique, qui s'enrichit d'éléments doom et sludge notamment.
Que nous proposent donc les 5 bordelais ce soir? Eh bien ils auront la même configuration que sur leurs albums, avec rien de moins que 3 guitaristes en plus du bassiste et du batteur. Par ailleurs, 2 des guitaristes alterneront le chant.
TGOO, fidèle à ce que j'en attendais, délivra un show lourd, à l'atmosphère sombre et prenante. Visuellement, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, ne pas voir que Lovecraft est leur source d'inspiration première serait avoir de sérieux problèmes de vue puisque le portrait de cet auteur est affiché en très grand en arrière-plan et qu'une sculpture toute mignonne de Chthulu est installée au devant de la scène.
Le quintet débute avec l'intro du dernier album, puis enchaîne avec le premier morceau de celui-ci, à savoir le majestueux "Antarctica". On assistera ensuite à "Visions of R'lyeh" du premier opus qui sut également aisément convaincre le public, avant de revenir au plus récent "The Elder Things". Le concert enchaînera avec un nouveau morceau, qui m'a personnellement satisfait et s'inséra particulièrement bien au sein de cette set-list avec cohérence. Tout se termine avec "Al Azif", titre éponyme de la première offrande du groupe. Nous finissons de suffoquer mais on en aurait aimé plus, c'était évidemment bien trop court...



Place maintenant à Shining, la bande à Niklas Kvarforth, qui s'est sûrement ramenée à Grenoble avec plaisir, vu que la date est organisée par Metallian Productions, organisation très proche de Niklas. Celui-ci est effectivement bien pote avec l'équipe : il a écrit plusieurs chroniques pour Metallian et était ZE invité du "vernissage" de la boutique Metallian Store de Grenoble.
Le fait que TGOO fasse une tournée commune avec Shining a sûrement fait froncer des sourcils, pourtant j'ai tout de suite trouvé cela cohérent, vu l'évolution du style de Shining en une sorte de black metal progrockisant.
Shining dispose d'un certain nombre de fans dans la salle, car on voit tout de suite que le groupe est en terrain conquis. Le public ne cache pas son bonheur.
Si le début du premier morceau m'a moyennement convaincu au niveau du son, les ingé-sons ont su rapidement se rattraper.
Le groupe débuta en fait par 3 morceaux du nouvel album en date, avant de jouer quelques classiques, et notamment la reprise "Ohm" de Seigmen, pleine d'intensité. La voix parfois très folle (tantôt hurlée, tantôt claire ou chuchotée, et parfois des cris de taré) de Niklas passe bien le cap du live, et les musiciens sont d'une efficacité sans faille. L'ambiance dans le public est très sympathique, et sur les derniers titres joués, il se déchaîna avec un joli pit. C'est rare d'en voir sur du black metal. Enfin, black metal...faut le dire vite. Ce serait oublier les diverses influences qui ponctuent la musique de Shining. En effet, il y a des passages beaucoup plus rock, à la limite du blues et du prog, avec des soli de guitare très beaux et ne provoquant absolument pas d'incohérence à mes yeux (ou plutôt à mes oreilles).
Si je venais surtout pour les deux premières parties, la prestation du charismatique Niklas et de ses acolytes m'a convaincu que Shining était également un groupe "live" qui ne fait pas que "faire le boulot" mais proposant réellement une expérience qu'on n'oubliera pas, à la fois professionnelle et délirante. Je reprocherai cependant la courte durée du set...



Conclusion, une soirée intense dont je me souviendrai. Merci aux groupes, à Metallian Productions et au public pour s'être déplacé acclamer ces trois combos talentueux.

Hépha

vendredi 18 septembre 2015

Chronique : C R O W N - Natron (2015 - Candlelight Records)


Martial, puissant, envoûtant...

Si je devais choisir un groupe qui m'a réellement mis une claque dernièrement, je choisirai sans hésiter C R O W N. Découvert en ouverture d'un concert d'Agalloch sur Paris, C R O W N m'avait agréablement surpris, proposant un show froid mais envoûtant, puissant, martial...

Peu de temps après, je me mis à écouter leur album "Natron", à la cover sobre, épurée mais plutôt jolie. Que dire de ces frenchies qui se qualifient de "Industrial Sludge Doom Drone Electro Psyche Progressive Music" et qui désignent comme influences des groupes de la facture de Black Sabbath, Neurosis, Sunn O))) ou encore Godflesh ? Mélange ô combien indigeste ou coup de maître réussi ?

Sans forcément être un adepte des mélanges de tout et n'importe quoi, je dois avouer que ce "Natron" a éveillé en moi une certaine curiosité qui s'est vite décuplée et changée en addiction pure et dure à la musique de ce trio bien de chez nous. Composé de 3 guitaristes et d'une machine (selon leurs dires), le groupe propose un savoureux mélange de rythmiques bien lourdes, de batterie programmée aux allures martiales et d'un doublon de voix claire/criarde assez jouissif.

Le côté martial évoqué quelques lignes au dessus se ressent dans cette batterie (programmée donc aucun réel batteur dans la formation) très brute, rappelant les marches rythmées des militaires, amenant un côté un peu industriel à la musique de C R O W N, en particulier sur des titres comme "Serpents" qui ouvre formidablement bien l'album ou encore "Aprea" où la voix posée mais très sombre viendra embellir le morceau de la plus belle des manières (rappelant un petit peu Tryptikon sur la chanson "Shatter"). Les trois guitaristes ne se démarquent pas forcément les uns des autres (les lignes de guitares doivent être sensiblement les mêmes, à quelques exceptions) mais permettent d’alourdir la musique, de la rendre plus compacte afin de la marier aisément avec la batterie.

Si le début de l'album amène un schéma de construction de morceaux assez simple (assez flagrant sur les deux premiers titres), c'est à dire une variation constante entre partie lourde et violente d'une part et partie plus douce de l'autre, la suite de l'album propose quelques variations très intéressantes et rafraichissantes. "Fossils", par exemple, s'ouvrant sur une intro électronique, propose un moment de douceur pure et dure, avec une voix envoutante rappelant un peu Wovenhand dans une certaine mesure ou encore "Flames" qui termine l'album de la plus belle des façons, avec un côté Neo-Folk loin d'être déplaisant.

La voix plus criarde, plus violente est également impressionnante : elle prend aux tripes, on ressent une conviction, une certaine haine mais aussi une certaine douleur dans celle-ci. Les parties plus sombres de l'album n'en deviennent que plus pertinentes et accrocheuses, en particulier sur "Wings Beating Over Heaven" qui, suite à une partie acoustique magnifique, se finira sur un déluge de blast où se greffe une voix déchirante, typiquement Black dans l'âme.

L'album est, d'une certaine manière, assez homogène et, paradoxalement, assez varié pour ne pas que l'ennui apparaisse lors de l'écoute de celui-ci. 49 minutes de plaisir auditif qui prouve que la France n'est pas représentée que par des groupes lambda, conformistes au possible à l'instar de.. non je ne le dirai pas, à vous de chercher. A écouter sans modération ! 

Chab

dimanche 13 septembre 2015

Live-report : Fall of Summer 2015

[Attention, si vous ne savez pas pourquoi ce blog se nomme Violent Restitution, lisez sérieusement ce live-report en entier, et vous le saurez ]


Seconde édition pour le Fall of Summer, petit festival se tenant sur deux jours en région Parisienne (base de loisirs de Vaires/Torcy). Que dire de ce festival qui, en seulement deux éditions, commence à se faire un sacré nom dans la scène. Se dire qu'il y a 30% de personnes étrangeres qui se déplacent dans ce coin paumé de la région Parisienne en dit long.

La première édition fut un succès aux yeux du public. Certes, en terme de rentabilité, le festival n'est pas rentré dans ses frais mais, finalement, combien de festivals ont réussi du premier coup à être rentable ? Bref, rappelez-vous de cette première édition ayant ramené en France des groupes comme Venom, Artillery, Sodom, Pentagram, Ahab, Exumer, Bolzer ou encore Cancer. Si ce festival a obtenu une si bonne réputation, c'est grâce à son affiche assez incroyable.

Quid de cette seconde édition ? Difficile de faire mieux que la première ?

Faire mieux, je ne sais pas, tout dépend du point de vue mais, sans aucun doute, le FoS a frappé encore un grand coup avec cette seconde édition. Coroner, Razor, Destruction, Candlemass, Triptykon, Grave, Metalucifer, Sabbat, Angel Witch, Satan... On n'a rarement vu aussi bien en France, qu'on se le dise.

Le site n'a clairement pas changé : on reste au même endroit, d'un côté une scène sur du bitume (la Sanctuary), de l'autre une scène dans le sable, faisant dos au lac (la Blackwaters). Notons néanmoins que la Sanctuary a changé d'inclinaison, faisant face au Market (de qualité par ailleurs).

Le gros plus de ce festival, c'est la possibilité de voir des groupes assez rares en France allongé dans l'herbe ou assis tranquillement dans le sable. L'échelle de ce festival reste très humaine et à aucun moment il n'y a de problèmes pour circuler entre les deux scènes.

Le festival durera deux jours (vendredi et samedi) et proposera pas moins de 28 groupes pour sa seconde édition.

Vendredi :

Barabbas :

Chab : malheureusement, je n'ai pas pu être présent pour Barabbas...

Hepha : la première prestation du festival est assurée par ce groupe originaire de région parisienne. Ils pratiquent un doom/heavy lorgnant parfois vers le stoner. La particularité de Barabbas, c'est que les paroles sont en français. Ce fut à la fois une bonne et une mauvaise surprise. En effet, si l'originalité est la bienvenue de la part d'un groupe récent de doom, il n'en reste pas moins que les paroles ne m'ont pas toujours semblé sonner justes par rapport à la musique. Il faut dire que je découvrais le groupe sur place et n'était pas habitué à ce qu'il proposait.

Putrid Offal :

Chab : je commence donc avec les Frenchies de Putrid Offal qui, malheureusement, hériteront d'un son assez moyen. Putrid Offal, c'est un groupe culte de la scène Death-Grind Française qui s'est reformé il n'y a pas si longtemps. De plus, ils viennent de sortir en 2015 leur tout premier full-length intitulé Mature Necropsy (chez Kaotoxin), se contentant précédemment de splits ou démos. Leur prestation se voulait assez sympathique, une bonne mise en bouche pour ma part. Pourtant, rien ne permettait vraiment de rentrer dedans, de se dire "tiens, je viens de prendre une sacré baffe dans la gueule". Le groupe se voulait assez carré (vraiment dommage donc pour le son assez moyen) mais rien d’extraordinaire dans leur prestation (hormis un batteur ressemblant à Bob Marley et ayant la banane pendant tout le show). Une date en salle permettrait peut-être de mieux apprécier leur musique.

Hepha : changement radical de style et d'ambiance avec Putrid Offal, qui a délivré un show efficace et cohérent, dans un genre death-grind que je connais peu, en dehors de Napalm Death et Nasum. C'est donc sans être trop lassé de ce genre de musique que je découvre ce groupe, qui sait parfaitement me rappeler l'une des principales raisons m'ayant fait venir au Fall of Summer, et ce malgré la perte de mes cheveux longs : headbanguer.

Accuser :

Chab : le Thrash, c'est ma came. Pourtant Accuser, je ne connaissais pas du tout avant le FoS. Enfin, je connaissais de nom mais à aucun moment je n'ai essayé d'écouter leur musique par le passé, hormis la veille du FoS avec Hepha. Bref, c'est donc en mode découverte que je me prépare à.. du Thrash hyper basique. En fait, il l'était même un peu trop. Le groupe n'est pas tout jeune (formé en 1986) mais leur musique se veut très très redondante. En fait, je ne comprends pas trop l'intérêt d'avoir ramené ce groupe : autant l'année dernière, les Allemands d'Assassin m'avaient vraiment surpris, proposant un show vraiment agréable, teinté d'humour, autant là c'est bien exécuté mais on commence à s'ennuyer sur la fin. Musicalement classique donc, les musiciens n'en restent pas moins doués (tant qu'à faire !) et certaines rythmiques sont vraiment entraînantes. Au final, un show sympathique, un poil longuet malgré tout et loin d'être indispensable.

Hepha : mon avis se rapproche fortement de celui de mon camarade. A la différence près que, niveau thrash, quasiment seuls les groupes qui proposent un certain nombre de changements de tempi -d'un morceau à l'autre ou à l'intérieur d'un même morceau- me conviennent totalement (non non, je vois pas pourquoi on pense que j'aime Coroner...). C'est pourquoi la prestation d'Accuser ne m'a pas beaucoup marqué, car bien qu'ils aient délivré un show agréable, le sentiment qu'ils ont juste "fait le boulot" et qu'on ne va pas en retenir grand chose, s'est confirmé.
On aurait pu surtout légitimement en attendre plus de la part d'un groupe qui s'est tout de même créé en 1986, et qui n'en est ainsi pas à son premier coup d'essai.



Endstille : 

Chab : je n'avais pas aimé au Hellfest 2012. Au FoS, j'ai tenu une ou deux chansons et je suis allé au merch. Autant en studio, leur musique passe bien dans mes oreilles, autant en live, ça m'ennuie ferme.

Hepha : c'est Endstille qui aura donc l'opportunité d'être le premier groupe de black metal à jouer au Fall of Summer 2015. Je connaissais peu le groupe avant de venir, mis à part qu'il fait partie des groupes les plus connus du BM allemand et qu'il a tout de même 8 albums à son compteur.
Le début du concert me laissa plutôt froid, n'étant pas convaincu par le son que je jugeais très moyen.
Au cours du concert, le son s'améliora et je me mis à mieux apprécier leur prestation, qui fut convenable, bien que peu marquante.

Gama Bomb :

Chab : au Hellfest 2012 (encore tiens !), j'avais apprécié leur show, regrettant néanmoins un son plutôt mauvais. Loin d'être un groupe original, Gama Bomb a le mérite de faire le travail bien comme il faut, ajoutant une grosse dose d'humour à son Thrash (limite Crossover) bien entraînant. Même si le chanteur ne peut plus monter dans les aigus comme auparavant (suite à une opération il me semble), on prend son pied dans le sable avec des petits pogos, un wall of death et quelques slams. Le groupe a de suite envoyé la sauce avec "Zombie Blood Nightmare", "Slam Anthem" et "Three Witches". On notera néanmoins que les chansons du dernier album sont nettement moins bonnes que les anciennes (en espérant que le prochain album remette le groupe au niveau). Mais le moment se veut bien fun, en particulier avec "Hammer Slammer", "OCP" ou encore "We Respect You". Gama Bomb faisait un peu tâche sur l'affiche (les autres groupes revêtant un caractère un peu plus "sérieux") mais le concert convaincu aisément les personnes présentes (peu nombreuses par ailleurs) et c'est bien là le principal.

Hepha : si le groupe de "fun thrash" nord-irlandais qu'est Gama Bomb n'est pas forcément le groupe fétiche de la plupart des festivaliers du FoS, un certain nombre de fans était là pour eux et pas mal de curieux ont été conquis. Il faut dire que leurs morceaux entêtants et la bonne humeur qui se dégageait du concert firent le boulot. Les morceaux de Gama Bomb sont par contre en général courts, ce qui permet de ne pas trop me lasser lorsque le tempo est très répétitif à mes oreilles.
Le groupe ne jouera pas énormément de morceaux du dernier album The Terror Tapes, mais fera la part belle aux compositions des deux précédents, les excellents Tales from the Grave in Space et Citizen Brain. Le magistral "Bullet Belt" conclut le concert de la plus belle des manières.
Si au niveau de l'ambiance et des influences Crossover, on pouvait se demander ce que faisait le groupe sur l'affiche, il sut démontrer qu'il avait bel et bien sa place ici, avec un show de qualité et un public réceptif. Peut-on espérer un Municipal Waste pour l'édition 2016?



Grave :

Chab : groupe culte de la scène Death Metal Suédoise, Grave est un groupe que je ne connais pas beaucoup... et pourtant, j'ai pris une sacrée claque au FoS ! Grave a proposé un show hyper carré, bien violent, porté par un son incroyable. Si je ne me suis pas approché de la scène, préférant admirer leur show assis dans l'herbe, je dois avouer que les musiciens m'ont bluffé : techniquement irréprochables mais surtout proposant des rythmiques complètement dingues, je n'arrêterai pas de hocher la tête pendant 45 minutes. Grosse baffe également sur la fin du show avec "Into the Grave" qui a clairement montré au public que Grave en avait dans le pantalon.

Hepha : le seul album de Grave que je connais, c'est le tout premier, le très culte Into the Grave. C'est un honneur pour ma part de voir ce groupe pilier du metal suèdois du début des années 90, ayant influencé nombre de groupes du milieu et participé à la légende. Le show délivré par le groupe est à la fois homogène (dans le bon sens du terme) et non redondant. En effet, si nous avons droit à du death metal old-school avec une patte commune (la patte "Grave") tout le long du set, les compositions du groupe ont une ambiance, une musicalité, un groove qui prend aux tripes.
Dommage toutefois qu'il ne reste plus que le chanteur-guitariste Ola Lindgren comme membre d'origine. Malgré tout, si le nouvel album prévu pour octobre se nomme Out of Respect for the Dead, je ne peux que proclamer "Full Respect for the Grave"!

Destroyer 666 : 

Chab : je n'avais vu qu'une fois D666. C'était au Hellfest 2014 : show carré mais son immonde, comme souvent sous la Temple. Déçu donc mais bien heureux d'entreprendre un second round avec les Australiens ! Et quel round ! Premier constat, le son est parfait : net, incisif, puissant. Des titres assez variés (cela peut paraître bizarre de dire ça pour D666...), tantôt assez pesant tantôt bien rentre dedans (du pur Black/Thrash) ont été joués, ce qui rendit le show bien agréable, même pour les néophytes. Notons une superbe interprétation de "I Am the Wargod" qui conquit aisément l'assemblée présente. Un pur moment de Black/Thrash !

Hepha : le combo australien affichant 4 superbes albums-tueries au compteur vient vociférer son black/thrash au Fall of Summer, et évidemment, ça fait mouche! Plusieurs potes sur place ne connaissaient pas le groupe et ont été convaincus par celui-ci. Pour ma part, je n'avais encore jamais vu en live la bande à K.K. Warslut (seul rescapé du line-up des albums du groupe, les autres membres actuels n'étant arrivé qu'en 2012), mais étant un grand amateur de leurs efforts en studio, j'attendais pas mal de ce concert et je ne fus en rien déçu.



Angel Witch :

Chab : dire que j'attendais impatiemment Angel Witch est un doux euphémisme. Leur premier album est pour moi un chef d'oeuvre incontesté du Heavy. Et voir enfin la légende sur scène fut incroyable. Certes, les membres du groupe communiquent assez peu et le son manquait, parait-il, de puissance si l'on se trouvait un peu plus en arrière. Mais pour ma part, étant de plus assez bien placé, j'ai pris un pied incroyable. La set-list était excellente : "Gorgon", "Condused", "White Witch", "Angel of Death", "Baphomet" et bien sûr la culte de chez culte "Angel Witch" en final, reprise en chœur par le public. Certes, le groupe n'est plus tout jeune mais merde, ça c'est du Heavy !

Hepha : cette première journée au fest voit s'enchaîner un certain nombre de légendes, et c'est également un grand honneur d'accueillir Angel Witch sur nos terres. Les membres du groupe semblent toujours avoir la forme et délivrent une plutôt bonne prestation. Mais j'avoue n'avoir pas énormément accroché à la majeure partie du set. Il n'y a que sur leur tube "Angel Witch" que je pris complètement mon pied, mais il faut dire qu'à la base, c'est le seul morceau dont je retiens les mélodies en studio, bien que ce soit toujours agréable d'écouter le reste des compositions du groupe. Les fans semblaient en tout cas contents de la prestation d'Angel Witch.
A titre de comparaison, niveau "NWOBHM", le concert de Tygers of Pan Tang au Bang Your Head (Allemagne) en juillet de cette année, m'avait mieux convaincu.



Candlemass :

Chab : légendaire groupe de Doom dont j'apprécie particulièrement le premier album. Et bien, leur show était entraînant, bien lourd mais.. mais voilà, j'ai passé un bon moment mais ce n'était pas inoubliable. Alors oui, les titres étaient vraiment bon (ce final sur "Solitude" assez dingue, "Emperor of the Void" qui a fait son effet..) mais j'ai trouvé que le chanteur manquait un poil de conviction, qu'il n'était pas vraiment dedans. Puis, il faut l'avouer, ayant enchaîner les concerts, je commence à être un peu fatigué... Bon show mais pas inoubliable. En 2014, Pentagram. En 2015, Candlemass. En 2016, Saint Vitus ? Allez, on y croit !

Hepha : A l'inverse de Chab, j'ai été en tout point convaincu par le show de Candlemass. Pourtant, je me reposais les jambes, bien assis en face du concert, et j'aurai été encore plus à fond devant la scène. Chaque riff de leurs morceaux me faisaient secouer la tête ou taper du pied et le chant m'a paru très bien. Et quel plaisir d'entendre pour la première fois en live le culte "Bewitched", l'entêtant "Mirror Mirror", ou encore le très prenant "Solitude" qui conclut la prestation de manière magistrale. Mon nouveau souhait à présent : les voir en salle, en tête d'affiche!



Asphyx :

Chab : il faut avouer que Van Drunen, c'est quand même un sacré frontman. Le grand blond m'avait réellement convaincu avec Hail of Bullets au HF. Une voix, une prestance.. Et bien, avec Asphyx, c'est la même avec des chansons encore meilleures. Tantôt bien Death, tantôt Doom/Death, Asphyx a littéralement tout détruit en ce vendredi 4 septembre, à l'instar de Grave plus tôt dans la journée. Toujours un son assez bon (une constante pendant quasiment tout le fest) et surtout un Martin Van Drunen au top. Il harangue la foule, il growl comme un malade (sa voix étant reconnaissable entre mille) et la foule est enjouée quant à la prestation des Hollandais. Gros coup de cœur pour "Deathhammer" que j'adore tout particulièrement.

Hepha : Asphyx a quand même réussi à me faire passer un moment de gros death metal encore plus intense que sur Grave, et pourtant, la barre était placée haute! Quel déluge de riffs à la fois "pur death" et plein de groove, et quelle atmosphère prenante! Pourtant, je n'en attendais pas autant : je ne connais pas très bien le groupe en studio, en dehors de l'album Deathhammer qui ne m'a pas énormément marqué. Mais les morceaux, et notamment "Deathhammer", ont pris toute leur dimension en live! C'est pourquoi, si un jour Asphyx passe près de chez vous, franchement, n'hésitez pas, courez-y!


Destruction :

Chab : même si je préfère de loin Sodom (qui a fait un très bon show en juin dernier !), voir Destruction fut un réel plaisir. Déjà car la set-list était calibrée pour les fans (Thrash Till Death, Mad Butcher, Life Without Sense, Total Desaster), car le son était énorme et car le groupe avait franchement la patate. Notons un pit assez bon enfant, quoique un peu mou et vous obtiendrez un excellent show de Thrash Metal Teuton. Vivement une tournée des salles Françaises.

Hepha : pas grand chose à rajouter. La prestation du légendaire groupe allemand fut correcte et sympathique, mais peu marquante, et Sodom m'avait mieux éclaté (pas de mauvais jeu de mots ici) l'an dernier. Bref : pou-tchak pou-tchak pou-tchak pou-tchak pou-tchak pou-tchak !

Mayhem :

Chab : je n'aime pas Mayhem. C'est pas faute d'avoir essayé, j'ai même un album à la maison (le célèbre De Mysteriis..). Mais non, désolé, ça passe pas, je ne trouve rien d'excitant dans leur musique. Du coup, j'ai quand même essayé d'apprécier en live mais rien n'y fait. J'ai tenu deux titres : pas ma came.

Hépha : je n'ai pas suivi la majeure partie du concert, car si je me souviens bien, c'est à ce moment-là que je suis allé acheter à manger. J'arrive donc quelques morceaux avant la fin, et j'ai accroché plus ou moins. Visuellement, je n'ai pas trouvé ça "ridicule" comme l'ont jugé certains, mais rigolo et grandiloquent. Crânes et look très chelou du chanteur, décors presque too-much, mais ça fait partie du tout, c'est le Mayhem d'aujourd'hui et pour résumer, le spectacle m'a globalement plu. Y avait un côté "portnawak on assume de paraître ridicule et on vous emmerde" qui me plaît un peu ; dans une autre vie j'aurais bien imaginé GG Allin en guest sur un morceau.
Musicalement, cela alternait entre moments sympathiques à mes oreilles et moments moins marquants. Une prestation certes pas parfaite, mais dont je m'abstiens de clasher sévèrement (contrairement à ce que j'entendais par ci par là sur le fest ; ceci dit, les festivaliers étaient divisés puisque d'autres ont apparemment totalement adoré) puisque j'ai apprécié en partie.

Sabbat : 

Chab : du pur Black/Thrash du Japon. Une sorte de Venom Japonais en somme. Et merde, c'était génial ! Alors oui, c'est kitsch. Oui, ils en font trop. Mais finalement, Sabbat sans leurs accoutrements, sans leurs mimiques, c'est plus Sabbat. Et quand on voit le show auquel on a eu droit en clôture de journée, je me dis que pour rien au monde, je ne voudrais que le groupe change quelque chose. Gezol fait le show sur scène, au grand plaisir du public et des photographes (qui s'en donnent à cœur joie !) et les titres s'enchaînent très rapidement. Même trop tant le show passe vite. J'ai beaucoup aimé des titres comme "Hellfire" ou "Evil Nations". Un final avec Gezol qui va exploser sa basse sur le sol et finissant par la balancer dans le public, au plus grand plaisir des fans qui s'arrachent les morceaux de l'instrument. Un pur moment de folie !

Hépha : on continue dans le too-much visuel grand-guignolesque, mais totalement savoureux sur Sabbat pour à peu près tous les festivaliers cette fois. Il faut dire que musicalement, les japonais ont su envoyer le pâté. On commence avec un "Hellfire" très efficace, avant d'enchaîner sur un "Black Metal Scythe" dantesque. L'ambiance dans le public est très bonne, c'est le dernier concert de la soirée, et il n'est pas très tard, donc les gens se donnent à fond. L'accueil réservé à Sabbat par les français est superbe, et ça fait plaisir à voir. Puisse cela donner au groupe l'envie de revenir fouler notre sol!



Samedi :

Réveil assez facile car avec Hépha, nous avons dormi chez moi (donc, véritable lit et douche à disposition.. ça change beaucoup de chose !).

Skelethal :

Chab : arrivé assez tôt devant l'entrée du fest, nous sommes dans les premiers à rentrer.. et ce pour voir Skelethal, groupe de Death Français. Enorme. Juste énorme. Mais merde, il faut vraiment mettre en avant ce genre de groupe Français quoi.. ils ont tout pour eux : des chansons en béton armé, une bonne présence, des visuels d'albums/ep sacrément bien foutus et une bonne bouille. Premier groupe, première mandale dans la gueule. Pour ceux qui auraient raté ça (désolé pour vous !), c'était du bon Death bien sympa. Mais pas du Death boum boum boum sans âme.. Non, des purs riffs, des moments plus lents et un chant bien puissant. Un grand moment !

Hépha : wait...ce groupe est français? On le croirait tout droit sorti de la Suède du début des années 90! Effectivement, Skelethal ouvre magistralement ce second jour de fest et il y a tout de même pas mal de public pour un concert à 10h30 du mat'! Ca fait vraiment plaisir car ils le méritaient. Riffs convaincants, growls nickels et batterie bien en forme et carrée, c'est une bonne dose de death metal old-school qui vient nous réveiller de la meilleure des manières. Un groupe à suivre et à soutenir.



Temple of Baal :

Chab : initialement je ne voulais pas les voir (déjà vu en 20... bonne question tiens !) et je ne sais pas pourquoi, au dernier moment, je me suis dis "go !". Bon ba c'était sympa, quelques moments entraînants mais rien de renversant en somme. A revoir une troisième fois en salle, histoire de se faire une meilleure idée.

Hépha : j'ai été totalement conquis par la prestation de Temple of Baal. En effet, je ne résiste pas à leur metal extrême ambiancé, à mi-chemin entre le black (leur milieu d'origine) et le death (leur évolution plus récente). Evidemment, certains me sauteraient à la gorge si je disais que c'est un peu le Behemoth français, mais tout de même...il y a quelque chose... Une atmosphère particulière, des compositions intéressantes et prenantes, et un son convaincant pour couronner le tout. Respect, les parisiens. Le groupe nous aura d'ailleurs dévoilé deux morceaux de leur album à paraître, et ils m'ont paru aussi bons que leurs anciens titres.

Hamferd :

Chab : je.. Ouah ! C'était hypnotisant ce concert. J'ai commencé près de la scène avec un ami puis allongé dans l'herbe et j'ai vraiment bien aimé. Les mecs viennent en costard cravate, communiquent peu mais t’envoûtent sans soucis. Une sorte de Doom expérimentale avec un chanteur qui oscille entre une voix criarde et une voix claire. Grosse découverte live. A explorer en studio maintenant !

Hépha : je ne connaissais pas le groupe avant de venir. Je ne suis pas du tout allergique aux groupes récents de doom/doom-death comme celui-ci, mais je n'étais pas spécialement d'humeur à en entendre à ce moment-là de la journée. Le début de la prestation m'a semblé très correcte, mais je décidais vite d'aller au "Market" pour faire mes achats, estimant ne pas avoir le temps de le faire plus tard, vu l'enchaînement dantesque qui nous était réservé.



Haemorrhage :

Chab : du grind en live, c'est juste délirant. Clairement le truc qui m'emmerde en cd mais sur scène, c'est l'éclate. J'ai passé les 3/4 du show dans le pit, c'était très très fun. Sympa également le chanteur recouvert de sang qui fait le show et ramène une fausse jambe découpée. Rien à dire au niveau de la musique, pas spécialement intéressante en fait, juste "fun". Un moment délirant, tout simplement.

Hépha : pas vu car encore au "Market", mais j'entendais tout de même le concert de loin, qui m'a semblé bien, malgré que ce ne soit pas trop mon style de prédilection.



Metalucifer :

Chab : après Sabbat, Metalucifer. En somme, après Venom, Manowar ! Gezol revient en ce second jour pour rendre hommage au Heavy Metal, dans sa forme la plus pure. A coup de "Heavy Metal... (attention, liste en approche !) Drill", Is My Way", Samurai", Bulldozer" ou encore Hunter", Metalucifer enchaînera tube sur tube (en même temps, leurs albums entiers sont des tubes !), devant un public assez clairsemé mais en voix pour les premiers rangs. Des refrains qui restent en tête, des purs riffs de folie, des solos assez dantesques (notons que le guitariste restera très très sobre pendant tout le show contrairement à Gezol qui se jettera sur les premiers rangs en leur tendant le micro pour les refrains !). Après Angel Witch, Metalucifer a vraiment prouvé que le Heavy n'était pas mort, bien au contraire !

Hepha : c'est tranquillement assis que je découvre Metalucifer et son heavy accrocheur lorgnant parfois du côté du speed metal. Les parties les plus mélodiques des guitares m'ont particulièrement accrochées car le speed metal mélodique est l'un de mes genres préférés et mon premier amour niveau metal. Le concert de ce groupe fut fort sympathique et entêtant, à défaut d'être énormément intéressant.



Supuration :

Chab : c'est vraiment pas ma came Supuration. Je n'ai vu que quelques titres, c'était agréable mais ne connaissant pas vraiment en studio, j'ai eu un mal énorme à rentrer dedans. Dommage !

Hepha : à peu près le même avis, si ce n'est qu'il y avait quand même pas mal de passages qui m'ont plu, surtout niveaux riffs, mais c'est vrai que ce n'étaient jamais des morceaux entiers qui m'ont accrochés.

Suffocation :

Chab : j'ai eu l'occasion de voir Suffocation une seule fois : avec Frank Mullen au chant, au Divan du Monde à Paris. C'était magnifique, incroyablement puissant et très violent. Suffo est venu sans Mullen au FoS mais avec le batteur de Disgorge en tant que chanteur. Et là... ba c'était cool ! Evidemment, on est loin de la claque mémorable que j'avais pris dans la gueule sur Paris mais je trouve que musicalement, ça dépotait sévère (les guitares sont énormes quand même) et le son était vraiment bon donc on a vraiment pu apprécier leur musique à sa juste valeur. Le chanteur arrive à chopper un timbre, somme toute, assez similaire à Franck. Inconnu au bataillon mais loin d'être mauvais le bougre, bien que moins charismatique que Mr Mullen. Une bonne surprise qui a, je pense, fait plaisir aux fans du groupe.

Hepha : je connaissais Suffocation surtout de réputation, et j'avais hâte de voir le concert de ce groupe légendaire. Les new-yorkais ont envoyé une bonne claque au public. Leur death à la fois brutal et technique a créé une sorte de mur du son qui fit vibrer mes entrailles. Les musiciens ont l'air heureux d'être là et délivrent un show carré et cohérent. Cela m'a totalement donné envie de découvrir leurs albums.



Satan :

Chab : allez savoir pourquoi, Satan en live m'a laissé une impression mitigée.. par deux fois ! Objectivement, ce groupe est très bon. Je dirai même qu'il a tout pour plaire : des chansons catchy, des refrains incroyables et Brian Ross, tout simplement l'une des meilleures voix du Heavy Metal. Mais, après avoir revu Satan au FoS, le même constat est de mise pour ma part : je trouve ça mou en live. Je trouve que ça manque de folie. C'est trop carré, ça manque de mordant tout simplement. Pourtant, les titres joués au FoS étaient très bons : "Trial by Fire", "Siege Mentality" (que j'adore par ailleurs, un de mes titres préférés du groupe), "Break Free" ou encore "Alone in the Dock" vers la fin du show. Mais non, même si j'apprécie de les voir, passant un agréable moment, je n'ai pas pris la claque que j'aurai dû prendre. Peut-être la prochaine fois...

Hépha : si vous vous rappelez de ce qu'on disait sur la prestation d'Angel Witch, nous n'étions pas d'accord. Chab avait été totalement convaincu et moi non. Sur Satan, nous avons également des avis différents puisque j'ai totalement pris mon pied sur ce concert. Il faut dire que je connais mieux la plupart des morceaux de Satan, que j'accroche mieux à la base que ceux d'Angel Witch.
Mais il n'y a pas que ça, car je ne vois vraiment rien à reprocher à la prestation de Satan, avec en plus une bonne ambiance dans les premiers rangs du public, où j'étais en compagnie de plusieurs die-hard fans qui connaissaient toutes les paroles par cœur. Le groupe a réparti sa set-list entre ses deux meilleurs albums, Court in the Act et Life Sentence qui n'ont rien de moins que 30 ans d'écart!
Un nouvel album -dont aucun titre n'a été joué- sortira le 2 octobre, vivement!



Nile :

Chab : je ne suis pas un énorme fan de Nile mais je reconnais que techniquement parlant, le groupe est vraiment impressionnant. Bien sûr, on parle souvent de son batteur George Kollias (à juste titre d'ailleurs, ce type est vraiment un monstre de puissance et de technique) mais tous les membres du groupe sont doués. Et si je trouve qu'il y a un côté trop "branlette" sur les cd (désolé mais c'est vraiment l'impression que j'ai en écoutant des albums comme Those Whom the Gods Detest), en live j'ai rarement vu un show aussi intense, aussi percutant que celui-ci. C'est dire : j'ai commencé dans l'herbe, assis tranquillement avec des amis et j'ai fini, assez rapidement, dans la fosse, à admirer un show dantesque des Américains. La première baffe vient évidemment de Kollias qui martèle ses futs et propose un show technique au possible. Et merde, ça passe très bien le cap du live ! Les guitaristes sont précis au possible, ne faisant aucune erreur (assez impressionnant, surtout vu la qualité des compos !) et le chanteur, à la voix incroyable, nous a explosé les tympans (dans le bon sens du terme) à chaque chanson. J'ai même apprécié le titre "Kafir!", c'est pour dire ! Nile m'a franchement prouvé que leur musique n'était, finalement, pas juste un enchaînement de branlette technique mais bien du bon Death Metal des familles. Il faut vraiment que je leur relaisse une chance...

Hépha : je ne m'intéresse que tout récemment à Nile. Bien que cela fasse des années que j'en entends parler, je n'ai passé le pas qu'en achetant le nouvel album What Should Not Be Unearthed une semaine avant le fest. Mais pas besoin de connaître le groupe sur le bout des ongles pour apprécier leur show, qui est objectivement de qualité. Si la plupart des gens ont dit avoir pris une méchante claque, il y a malgré tout eu des moments de leur concert où j'accrochais un peu moins, mais cela ne dura jamais longtemps, car peu de temps après de tout petits moments d'ennui, des décharges de riffs et de rythmes qui me plaisent s'abattent sur moi...et sur ma pauvre nuque.



Razor : 

Chab : avant que ne commence le show de Razor, Jessica l'organisatrice du FoS monte sur scène pour annoncer une "mauvaise nouvelle". Autant dire qu'un frisson m'a parcouru en long, en large et en travers. Si Razor avait annulé son show, raison valable ou non, des larmes auraient coulé le long de mes joues. Fort heureusement, ce n'est pas une si mauvaise nouvelle que ça, bien au contraire, puisque Jessica nous annonce que Triptykon a un petit soucis pour venir et que le groupe échange son créneau horaire avec Coroner. Cela permettra donc au public de voir Triptykon en soirée, ce qui sied bien plus à la musique du père Warrior que de les voir en pleine après-midi.
Ceci étant dit, parlons de Razor. Je ne l'ai jamais caché, une de mes motivations pour ce FoS était Razor : si je ne devais voir qu'un groupe sur l'affiche, ça serait lui, sans hésiter. Et, je l'annonce d'avance : ce show était pour moi le meilleur du Fall of Summer. Tout d'abord, musicalement, Razor c'est du Thrash de très bonne facture (il suffit d'écouter des albums comme Evil Invaders ou Violent Restitution, rapport direct avec le nom du blog bien évidemment) et la musique du groupe n'a pas pris une ride. Le groupe a d'ailleurs fait plaisir à ses fans avec la set-list : "Instant Death", "Cut Throat", "Violent Restitution", "Sucker for Punishment", "Cross Me Fool", "Take This Torch" ou encore le final sur "Evil Invaders". Et franchement, merci, simplement merci. Razor n'était jamais venu en France et a gâté son public comme jamais. Les riffs fusaient à tout va, les refrains repris par les fans ont mis une ambiance de folie dans le pit. D'ailleurs, parlons-en du pit : il a fallu attendre quasiment deux jours pour avoir enfin un pit un peu rempli. Merde, ça fait plaisir ! Un grand merci à tous les gens présents qui ont eu envie de rendre hommage au groupe en leur montrant que, oui en France aussi, on sait bouger ! Razor m'a tout simplement rendu euphorique, m'a donné envie de m'éclater et la seule chose que j'ai envie de leur dire en plus du "merci les gars" habituel, c'est "revenez vite !". Un grand show pour un grand groupe, tout simplement.

Hépha : il m'a bien semblé que c'est lors du concert de Razor qu'il y a eu le plus gros pit du fest. En effet, la prestation du groupe a permis aux fans de thrash les plus déchaînés, eh bien de...se déchaîner.
N'ayant découvert le groupe que l'avant-veille grâce à Chab qui m'en mis un peu dans les oreilles, je fus rapidement convaincu par les qualités de Razor, qui fait maintenant partie de ces groupes de thrash qui savent me convenir. Si l'on compare la prestation de ce groupe à celle qu'a donné la veille Destruction, ce dernier pourtant plus légendaire a été bien moins intense à mon goût!
Riffs efficaces, changements de tempi comme je les aime et une voix pas lassante, je n'en demande pas plus et me laisse aisément prendre au jeu, sans être ennuyé à un seul moment! Merci Razor pour ce moment de pur plaisir.

Coroner : 

Chab : comme annoncé précédemment, Coroner a échangé sa place avec Triptykon. Merci à eux d'avoir été flexible et arrangeant. Coroner, je ne connais pas forcément hyper bien. J'apprécie bien R.I.P (dont l'excellente "Reborn Through Hate" sera jouée vers la fin du set) mais je manque encore d'écoute et de recul pour bien appréhender leur musique. Pourtant, j'ai adoré. Notons un démarrage assez bancal avec un problème de son sur la guitare et, par conséquent, un énervement (un peu violent et injustifié je trouve) du guitariste qui quittera la scène pour revenir quelques secondes plus tard. Du coup, je félicite les deux autres membres du groupe qui, faisant semblant de ne rien voir, ont continué à jouer même sans guitare (et pas en jammant ou en faisant seulement de l'instru mais en continuant à jouer le titre normalement !). C'est sûr que c'est pas Annihilator qui ferait ça (c'est gratuit mais tant pis !). Finalement, après ce petit soucis, Coroner a repris son show normalement et a proposé un Thrash assez technique et alambiqué (mais un poil plus percutant et incisif qu'en studio, pour ce que j'ai écouté d'eux) qui a fait mouche auprès d'un public mélangeant fans die-hard du groupe et petits curieux comme moi. Techniquement irréprochable donc et en même temps bougrement efficace, d'une part grâce à ces riffs tantôt rythmés tantôt un peu plus saccadés et d'autre part grâce à la voix de Ron Broder (chanteur/bassiste) qui, je trouve, est vraiment superbe. Bien content d'entendre dans la set-list "Reborn Through Hate" mais aussi "Masked Jackal" du second opus. La majorité des titres venaient des trois derniers albums du groupe, ce qui a pu décevoir quelques fans. Un show efficace et une excellente découverte live pour ma part.

Hépha : voici à présent l'un des deux groupes m'ayant particulièrement motivé à faire le déplacement  (l'autre groupe étant Tripykon, et une troisième raison étant de voir mon ami Chab). En effet, je suis un grand amateur de leurs différents albums de thrash alambiqué et original. Je ne savais pas trop, niveau set-list, à quelle sauce nous allions être servi. Je fus très satisfait du concert de Coroner, qui joua -heureusement, sinon j'aurai pété une durite- mon morceau préféré des suisses, à savoir "Semtex Revolution" issu du 4ème album Mental Vortex. Malgré le petit soucis du début que Chab a expliqué, le show fut carré et efficace et m'a personnellement accroché jusqu'au bout. On aura même droit à un rappel pour un morceau de plus, et heureusement car juste avant que le groupe ne revienne, il m'avait bien semblé que leur show avait été écourté. A mon plus grand plaisir, il n'en fut rien! Bravo les suisses, j'ai ENFIN pu vous voir.

Tsjuder :

Chab : aie aie aie. J'attendais beaucoup de ce show mais, finalement, je ne resterai même pas la moitié du concert : mauvais son oblige... Dommage car pour le peu que j'ai observé, ça avait l'air vraiment bon mais c'était inaudible pour ma part. Et voir Tsjuder avec un son dégueulasse, quand on connait la qualité de leurs compos, ça fait vraiment mal au cul. Je me barre au merch, un peu déçu..


Hépha : pareil. C'était un groupe que j'avais plutôt hâte de voir, vu que j'aime bien en studio. Malheureusement, quand le black metal est mal sonorisé, ça ne passe pas du tout. Mais j'accorderai volontiers une seconde chance à Tsjuder si l'occasion se présente.

Tryptikon :

Chab : troisième fois que je vois ce groupe et je ne m'en lasse toujours pas malgré des set-lists qui ne varient quasiment pas. En même temps, Tom G. Warrior c'est un sacré monsieur quand même. Déjà car Celtic Frost reste un des groupes à avoir écouté au moins une fois dans sa vie. Mais en plus car le mec déboule sur scène, tranquillement, sans stress, armé d'un bonnet du plus bel effet et te propose une sorte de.. Doom/Dark vraiment bien gaulé. Bon, il est difficile de classer précisément Tryptikon dans un style (en même temps, c'était déjà le cas avec Celtic Frost donc jusque là, il y a une certaine logique !) et finalement.. tant mieux ! Ce qui fait la richesse de Tryptikon, au-delà du talent  de composition de Tom G. Warrior et de sa voix reconnaissable entre mille, c'est cette bassiste aux attributs.. pardon cette basse lourde qui te démonte tellement la tête que tu as l'impression de te prendre un coup de pioche dans les gencives toutes les 5 secondes. Que dire des titres, plus excellents les uns que les autres, à commencer par la désormais classique "Goetia", longue complainte de 11 minutes ou encore "Tree of Suffocating Souls", excellent titre issu du second opus du groupe, Melana Chasmata. Mais Tom G. Warrior n'oublie pas les fans de longue date et joue, comme à l'accoutumée, des titres de feu-Celtic Frost : "Circle of the Tyrants", titre phare de son ancien groupe mais également "Procreation (of the Wicked)" qui verra une foule compacte reprendre en chœurs le refrain. Un show immense, comme toujours, même si je note toujours l'absence de "Shatter" (tiré de l'ep du même nom sorti après le premier album) que j'adore particulièrement et qui pourrait, je pense, faire mouche en live.

Hépha : C'est tout heureux que je me place dans les premiers rangs du public pour voir l'un de mes groupes favoris du festival qu'est Triptykon, avec son charismatique leader et ses compositions sombres, plus ou moins mélodiques, et très prenantes. Et le groupe sut effectivement me mettre en transe complète aussi bien qu'un bon gros pétard des familles. La set-list est cohérente, elle s'adapte aux goûts différents que peuvent avoir les personnes du public : 2 vieux morceaux de Celtic Frost pour commencer (histoire de mettre tout le monde d'accord) puis des morceaux des deux -excellents- albums de Triptykon. On peut regretter que le dernier album de Celtic Frost sorti en 2006, Monotheist, ne soit pas représenté ce soir, mais qu'importe, le groupe n'a qu'une heure de jeu et il faut faire avec. Je ne fus pas déçu ni de la prestation du groupe, ni de l'accueil du public qui fut très bonne vis-à-vis du groupe. Ce fut bien sûr trop court à mon goût...



Ihsahn :

Chab : Ihsahn et moi, ça ne marche pas. Je crois que c'en est devenu physique. Je me souviens avoir vu trois titres d'Emperor au Hellfest 2014 et j'ai trouvé ça ridicule : sans âme, tellement fade et typiquement dans une veine commerciale (c'est limite si Ihsahn ne disait pas en interview que ça le faisait chier de faire de nouveaux concerts avec Emperor, c'est pour dire...). Je n'aime pas non plus son projet solo, pas faute d'avoir essayé à maintes reprises mais non, ça ne passe pas chez moi. Et en live.. c'est exactement pareil, ça ne passe pas. J'ai même essayé de me rapprocher de la scène, histoire de "rentrer dedans" (j'en fais des efforts hein ?) mais non, je trouve ça plat, expérimental pour sûr mais sans intérêt, à la limite de la chiasse auditive. Voilà, après avoir essayé Emperor et son projet solo, je peux le dire : je n'aime pas ce qu'il fait, point final.

Hépha : j'avais écouté, il y a déjà quelques années, un album solo d'Ihsahn (je ne me rappelle plus lequel) et j'avais plutôt bien aimé. En effet, le metal progressif proposé me parle plutôt bien. Je ratais la moitié du concert à cause de la queue qu'il fallait faire pour pouvoir manger (en plus, je dus abandonner pour n'y aller qu'après le concert d'Abbath), mais le peu que j'en ai vu m'a accroché : l'atmosphère me plaît, et j'ai trouvé ça musicalement intéressant. Je note qu'il me faut écouter les différents albums d'Ihsahn pour me faire un véritable avis sur la musique qu'il propose.



Abbath :

Chab : et je ne suis pas un fan d'Immortal non plus.. ce FoS serait déjà fini pour ma part ? Disons que l'année précédente, Bömbers m'avait vraiment surpris, dévoilant un Abbath drôle et bon enfant qui exposait, à sa manière, sa passion pour Motörhead. Donc bon, je me suis dis : "on va quand même essayer de voir ce que ça vaut !". Et j'ai vraiment bien fait. Je ne m'attendais à rien et j'ai eu tout le contraire. En fait, de ce que j'ai compris, il a joué trois choses différentes à ce concert : du Immortal bien sûr mais aussi du "I", son projet avec King Ov Hell mais aussi un titre de son premier album solo à venir. Si ce titre et les chansons d'Immortal se voulaient Black pur et dur, les chansons de I proposaient un subtil mélange entre du Black et du Heavy, entendez par là des riffs très très catchy. Et ça m'a convaincu : même les titres d'Immortal m'ont fait hocher la tête (allongé dans l'herbe néanmoins !) et j'ai pris un malin plaisir à observer Abbath faire son show (moins long que prévu, ce qui ne m'a pas dérangé !). D'ailleurs, notons qu'Abbath garde toujours son sens de l'humour (que l'on avait déjà pu apprécier l'année passée) avec une petite boutade envers son camarade King ("King I can hear you" lorsque l'on entendait plus que la basse en fin de chanson). Bref, un moment agréable et une bonne fin pour cette seconde édition du FoS.

Hépha : Abbath et sa bande sut conclure de la meilleure des manières possibles ce superbe fest. En effet, sa prestation fut du début jusqu'à la fin prenante et méga-efficace. Les morceaux de Immortal ou de I interprétés ce soir ont superbement conquis le sacré paquet de personnes venus assister à la prestation. Le show a été à la fois varié et cohérent. Ils ont d'ailleurs joué 1h10 (au lieu d'1h20 prévue, certes) et l'ennui n'est jamais venu pointer le bout de son nez. Tout comme Chab, je n'en attendais pas autant. Chapeau bas, Monsieur Abbath!



Avant de partir, nous en profitons pour écouter un peu le "dj set" près de l'entrée du festival qui, admettons-le, commençait plutôt bien : Iron Maiden, Judas Priest, Holocaust, Manilla Road... mais qui a fini par mettre à l'écoute des chansons moins fédératrices (pour ne pas dire plus mauvaises), ce qui nous a fait fuir en un rien de temps. Après un petit tour au camping pour discuter avec des amis et voir du monde s'éclater sur "Destroyer Everything" d'Hatebreed qui passait dans la sono du bar, on décide de rentrer, des souvenirs plein la tête.

Conclusion :

Chab : Ce festival représente la perfection en termes de taille : un peu de monde mais pas trop, ce qui fait que l'on circule aisément sur le site et entre les scènes. Seulement deux scènes donc pas de chevauchement de groupes et un merchandising assez petit mais avec pas mal de choses intéressantes.

La nourriture se voulait assez variée mais ça manquait de points de vente : du coup, il fallait souvent faire la queue pour avoir de la nourriture chaude. Notons aussi une quasi-absence de toilettes (franchement, c'est vraiment le point à améliorer) et un seul point d'eau (où il n'y avait jamais personne mais qui n'était pas mis en avant.. du coup je l'ai vu qu'à partir du second jour !).

Une affiche démentielle, variée et de qualité comme pour la première édition avec un nombre de raretés assez impressionnante: vraiment LE point fort du fest. Le son était, de manière générale, assez bon sur les deux scènes.

J'aimerai pousser une petit coup de gueule néanmoins : la sécurité. Non pas qu'il n'y en ait pas mais, honnêtement, c'est quoi cette bande de connards ? Je veux dire que c'est limite si les slammeurs (il y en a eu peu en plus, heureusement que c'était pas les mêmes pendant Exodus au Hellfest...) se faisaient pas engueuler, les contrôles à l'entrée étaient un poil abusif (la prochaine édition, on aura le droit à un toucher rectal ?), ils ne laissaient pas entrer de la nourriture (je veux bien pour quelqu'un qui déboule avec un sandwich mais un petit gâteau, sérieusement ?), ils parlaient très très mal aux festivaliers, ont failli refuser un mec à l'entrée car il fumait une clope et ont empêché des personnes de rentrer car ils étaient alcoolisés (les mecs, sur le fest, il y a 95% d'alcool en vente, ça va l'hypocrisie ?). Enfin, que les vigiles cherchent les fumeurs de joints, je trouve ça déjà assez aberrant (il y a la police pour ça) mais qu'en plus, ils coupent les bracelets quand ils en choppent, je trouve ça honteux ! L'orga fait mine de ne pas voir ces critiques qui, pourtant, reviennent régulièrement et ce depuis l'année dernière. Alors, une bonne sécurité je veux bien mais une bande de connards qui se prennent pour des cow-boys, non merci (Bien sûr, une partie des vigiles était cool également, il ne faut pas généraliser !). D'autant plus que si cela persiste, cela va considérablement nuire à la réputation du festival. Par conséquent, c'est vraiment le point à améliorer en priorité.

Histoire de finir sur une bonne note : espérons que l'orga rentrera dans ses frais pour nous annoncer une troisième édition, aussi bonne que les deux premières bien entendu !

Hépha : je tiens tout d'abord à remercier les personnes organisatrices de ce festival. Seconde fois que j'y vais, seconde fois que je suis très globalement satisfait. En plus, il y a des améliorations par rapport à l'année dernière, notamment plus de choix en terme de nourriture (dont des mets prévus pour les personnes au régime vegan, ce qui n'était pas le cas l'année dernière).
De plus, la plupart des groupes m'ont plu, et le son était quasiment toujours bon.

Par contre, il faut absolument trouver une solution pour réduire l'attente au stand de bouffe, car devoir passer près d'une heure dans la queue pour avoir son repas le samedi soir, ce n'est vraiment pas agréable, et c'est le premier fest où je vis cela, ce qui prouve qu'une solution est tout à fait trouvable...
Par ailleurs, pour ce qui est de la sécurité, je n'ai pas vu par moi-même les abus pointés par Chab et différents autres camarades festivaliers. Je m'abstiens donc d'en rajouter mais il est vrai que certains festivaliers s'en plaignaient déjà l'année dernière...
En tout cas, c'est un festival que j'essaye de soutenir depuis l'année dernière, en ayant encouragé plusieurs connaissances de ma ville (Grenoble) à y monter cette année, certains ayant suivi mon conseil.
Merci aux groupes, à l'organisation du festival, et dédicace aux camarades : Chab, Flofl', Philippe, Matthieu Saf', Ju et Catalina.





vendredi 11 septembre 2015

Second édito : metalheadz unite! (ou pas)

Bonjour à toutes et tous!

Comme mon camarade Chab l'explique dans le premier édito, la décision de créer ce blog metallique fut prise après le week-end du festival Fall of Summer 2015.

Metallique, oui, mais il me semble important de préciser que nous ne sommes pas de celles et ceux qui suivent au pied de la lettre les codes du milieu. Ni d'un côté ni de l'autre : nous ne sommes ni des élitistes crachant sur tout ce qui n'est pas underground ou old-school et méprisant envers de prétendus "posers" ou "trendies" (qui ne méritent en fait que d'en apprendre plus, si les connaisseurs daignent bien vouloir partager leurs goûts avec eux), ni particulièrement des gens qui restent cantonnés aux groupes les plus connus du milieu.

Nous sommes avant tout des fans de musique metal (mais pas que, d'ailleurs) et avons soif de découvertes, que ce soit sur album ou en concert. Qu'importe si le groupe n'a sorti qu'une démo inconnue en 1996, ou s'il s'agit d'un groupe considéré comme "mainstream", nos goûts sont plutôt variés.

Pour donner un exemple, il m'arrive d'apprécier du thrash, du black underground ou du heavy old-school, autant que des groupes de metal modernes intégrant des influences, parfois mal vues dans le milieu, telles l'électro ou la pop.

Enfin, je n'aurai personnellement aucune hésitation à glorifier un album considéré comme mauvais par 95% du public metal, si je le trouve très bon pour ma part. Et inversement, il arrive que certains albums ou groupes cultes ne me touchent pas du tout. Si les différents articles écrits ici vous hérissent les poils, n'hésitez pas à donner votre avis en commentaire. Nous avons envie de croire que les différentes personnes qui passeront par là sont assez grandes pour discuter sereinement lorsque leurs avis seront différents des nôtres.

Sur ce, place aux chroniques, live-reports et a priori...quelques interviews, donc "Stay tuned!" comme diraient les plus "hypes" du milieu...ce que, rassurez-vous, nous ne souhaitons pas être!

Hepha


jeudi 10 septembre 2015

Live-report : une soirée envoûtante avec Agalloch


Qui a dit que le mois d'août était pauvre en concert ? Pas moi en tout cas, surtout avec la venue d'Agalloch en terre Parisienne.

Ce n'est que la seconde fois que je vais au Petit Bain. Et pourtant, j'aime déjà cette salle. Je me souviens du concert de Terror, en compagnie de Nails, Redemption Denied, Risk It et Confusion : cette soirée fut assez violente, enchaînant groupe de folie sur groupe de folie, avec une jouissance extrême sur la bande de Scott Vogel qui a retourné Paris sans problème. Ce que j'avais retenu de cette salle, c'était surtout le son assez propre que les ingés son arrivaient à obtenir.

Histoire de ne pas déroger à la règle (et c'est tant mieux !), cette soirée beaucoup plus calme que la vague hardcore qui a déferlé quelques mois plus tôt au même endroit, prouve que le Petit Bain est une salle qui devrait être exploitée un peu plus souvent. Bon, je n'étais pas au concert (excellent parait-il) d'Iron Reagan en juillet mais le constat avait l'air d'être le même : voir un concert au Petit Bain, c'est vraiment le pied.

Arrivé assez tôt en compagnie d'un ami à moi devant la salle, nous avons pu nous poser près des ingés son afin de pouvoir apprécier le concert avec la meilleure sono possible. Mais avant de parler du set d'Agalloch, j'aimerai revenir sur Crown, qui m'a assez bien marqué.

Crown est un groupe qui se qualifie de Industrial Sludge Doom Drone Electro Psyche Progressive Music (non non, ceci n'est pas une blague.. le groupe se qualifie vraiment de la sorte sur les réseaux sociaux) et, si cela peut prêter à sourire, la musique quant à elle est tout sauf rigolote. 3 guitares, une boite à rythme, des samples électroniques et.. et bien c'est déjà pas mal et ça suffit amplement ! Que dire de leur prestation : tantôt envoûtante, tantôt martiale, Crown m'a impressionné tant par sa maîtrise des ambiances que sa volonté d'essayer de se diversifier un peu, quitte à faire crier les puristes qui ne voient pas plus loin que les 6/7 groupes patchés sur leurs vestes en cuir. La voix bien lourde, assez Black dans l'ensemble, était très (très) froide mais contenant une puissance assez remarquable, en particulier sur le dernier titre joué (Tension of Duality selon mes recherches). Crown fut donc une mise en bouche assez inattendue.. qu'on aimerait avoir un peu plus souvent.



Mais la véritable raison de notre venue en plein mois d'août au Petit Bain, c'est bien sûr les Américains d'Agalloch, groupe phare de ce que l'on appelle communément le "Dark Metal" (qu'est ce que je déteste cette étiquette.. je ne suis pas fan des étiquettes de manière globale mais celle-ci est vraiment ridicule..). Agalloch n'a pourtant pas forcément brillé avec son dernier album" The Serpent & the Sphere" qui manquait vraiment d'inspiration mais pourtant, c'est un Petit Bain assez complet qui se tiendra devant le groupe.

Et quel groupe.. les membres ne font pas dans la sur-enchère ou dans le superficiel. Non, ils viennent habillés simplement, sans chichi, limite en jean/basket et nous montrent que seule la musique compte. Et quelle musique !

Le show commença avec deux titres du nouvel album (qui, disons le de suite, passent mieux en live qu'en studio même si ça reste en deçà des anciens titres) avec "The Astral Dialogue" et "Vales Beyond Dimension". Sympathique ouverture avec un groupe sobre, communiquant assez peu, mais émotionnellement très fort. On sent le public nettement plus motivé sur "Limbs", extrait de l'excellent (le meilleur ?) "Ashes Against the Grain" suivi de "Ghost of the Midwinter Fires". Agalloch jouera un peu de tout de sa carrière, n'oubliant pas son tout premier album avec "The Melancholy Spirit", chef d'oeuvre intemporel du style. Le concert s’enchaînera sans temps mort : les musiciens, autant envoûtés par leur musique que le public, proposeront chaque titre avec une précision impressionnante et un déluge d'émotion assez incroyable (particulièrement visible sur un titre comme "... and the Great Cold Death of the Earth"). Notons également un final sur "Falling Snow" (titre culte du groupe) mais aussi sur "Plateau of the Ages". Il parait assez étonnant de finir un concert avec un titre récent, les groupes préférant généralement mettre en avant des titres cultes. J'ai trouvé ça risqué mais cela prouve que le groupe assume jusqu'au bout ce nouvel album, malgré des critiques assez dures à son encontre.

Agalloch est une expérience à vivre en live, tant pour le côté envoûtant de leurs prestations que par la qualité de leur musique. Il reste une entité à part, intègre, de qualité et, surtout, une entité aux chansons magnifiques.

Chab