jeudi 10 septembre 2015

Live-report : une soirée envoûtante avec Agalloch


Qui a dit que le mois d'août était pauvre en concert ? Pas moi en tout cas, surtout avec la venue d'Agalloch en terre Parisienne.

Ce n'est que la seconde fois que je vais au Petit Bain. Et pourtant, j'aime déjà cette salle. Je me souviens du concert de Terror, en compagnie de Nails, Redemption Denied, Risk It et Confusion : cette soirée fut assez violente, enchaînant groupe de folie sur groupe de folie, avec une jouissance extrême sur la bande de Scott Vogel qui a retourné Paris sans problème. Ce que j'avais retenu de cette salle, c'était surtout le son assez propre que les ingés son arrivaient à obtenir.

Histoire de ne pas déroger à la règle (et c'est tant mieux !), cette soirée beaucoup plus calme que la vague hardcore qui a déferlé quelques mois plus tôt au même endroit, prouve que le Petit Bain est une salle qui devrait être exploitée un peu plus souvent. Bon, je n'étais pas au concert (excellent parait-il) d'Iron Reagan en juillet mais le constat avait l'air d'être le même : voir un concert au Petit Bain, c'est vraiment le pied.

Arrivé assez tôt en compagnie d'un ami à moi devant la salle, nous avons pu nous poser près des ingés son afin de pouvoir apprécier le concert avec la meilleure sono possible. Mais avant de parler du set d'Agalloch, j'aimerai revenir sur Crown, qui m'a assez bien marqué.

Crown est un groupe qui se qualifie de Industrial Sludge Doom Drone Electro Psyche Progressive Music (non non, ceci n'est pas une blague.. le groupe se qualifie vraiment de la sorte sur les réseaux sociaux) et, si cela peut prêter à sourire, la musique quant à elle est tout sauf rigolote. 3 guitares, une boite à rythme, des samples électroniques et.. et bien c'est déjà pas mal et ça suffit amplement ! Que dire de leur prestation : tantôt envoûtante, tantôt martiale, Crown m'a impressionné tant par sa maîtrise des ambiances que sa volonté d'essayer de se diversifier un peu, quitte à faire crier les puristes qui ne voient pas plus loin que les 6/7 groupes patchés sur leurs vestes en cuir. La voix bien lourde, assez Black dans l'ensemble, était très (très) froide mais contenant une puissance assez remarquable, en particulier sur le dernier titre joué (Tension of Duality selon mes recherches). Crown fut donc une mise en bouche assez inattendue.. qu'on aimerait avoir un peu plus souvent.



Mais la véritable raison de notre venue en plein mois d'août au Petit Bain, c'est bien sûr les Américains d'Agalloch, groupe phare de ce que l'on appelle communément le "Dark Metal" (qu'est ce que je déteste cette étiquette.. je ne suis pas fan des étiquettes de manière globale mais celle-ci est vraiment ridicule..). Agalloch n'a pourtant pas forcément brillé avec son dernier album" The Serpent & the Sphere" qui manquait vraiment d'inspiration mais pourtant, c'est un Petit Bain assez complet qui se tiendra devant le groupe.

Et quel groupe.. les membres ne font pas dans la sur-enchère ou dans le superficiel. Non, ils viennent habillés simplement, sans chichi, limite en jean/basket et nous montrent que seule la musique compte. Et quelle musique !

Le show commença avec deux titres du nouvel album (qui, disons le de suite, passent mieux en live qu'en studio même si ça reste en deçà des anciens titres) avec "The Astral Dialogue" et "Vales Beyond Dimension". Sympathique ouverture avec un groupe sobre, communiquant assez peu, mais émotionnellement très fort. On sent le public nettement plus motivé sur "Limbs", extrait de l'excellent (le meilleur ?) "Ashes Against the Grain" suivi de "Ghost of the Midwinter Fires". Agalloch jouera un peu de tout de sa carrière, n'oubliant pas son tout premier album avec "The Melancholy Spirit", chef d'oeuvre intemporel du style. Le concert s’enchaînera sans temps mort : les musiciens, autant envoûtés par leur musique que le public, proposeront chaque titre avec une précision impressionnante et un déluge d'émotion assez incroyable (particulièrement visible sur un titre comme "... and the Great Cold Death of the Earth"). Notons également un final sur "Falling Snow" (titre culte du groupe) mais aussi sur "Plateau of the Ages". Il parait assez étonnant de finir un concert avec un titre récent, les groupes préférant généralement mettre en avant des titres cultes. J'ai trouvé ça risqué mais cela prouve que le groupe assume jusqu'au bout ce nouvel album, malgré des critiques assez dures à son encontre.

Agalloch est une expérience à vivre en live, tant pour le côté envoûtant de leurs prestations que par la qualité de leur musique. Il reste une entité à part, intègre, de qualité et, surtout, une entité aux chansons magnifiques.

Chab

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