mardi 20 septembre 2016

Edito #1 : De l'intérêt de lire des fanzines...

Vous savez, ça fait un petit moment que je me passionne pour la musique. Je ne parle pas forcément que de Heavy mais de la musique au sens large du terme. De ce fait, je suis passé par une multitude d'évolution que ce soit dans les styles et groupes que j'ai pu écouter mais également sur mon approche de la musique en tant qu'art et divertissement. Et lorsque l'on commence à réellement s'intéresser à la musique, à ne plus survoler les groupes et que l'on cherche à creuser un peu plus un ou plusieurs genres que l'on aime, on tente des choses.

Le premier pas, surtout à l'heure actuelle, c'est internet. Se renseigner sur différents sites soit disant spécialisés, s'inscrire et participer à des forums dédiés à la musique, à un genre voire à un groupe ou encore utiliser les réseaux sociaux pour enrichir ses connaissances et découvrir des pépites sont des choses que j'ai et que je fais encore actuellement. Mais rapidement, on atteint la limite de la chose : le surplus d'information. En somme, trouver un bon groupe, une petite perle underground impose la nécessité d'être tombé sur 10/15/20 merdes auditives. Et pour peu que l'on tombe sur un site complètement moisi, on aura aucune infos sur le dit-groupe, sur son line-up, sur ses origines, sur les thématiques abordées soit les éléments nécessaires, selon moi, à la bonne compréhension de la musique de l'artiste.

On arrive donc à s'intéresser à la presse écrite : Metallian, Rock Hard etc. Je ne vais pas cracher dans la soupe car pendant longtemps, j'ai aimé acheter mensuellement les divers magazines que je trouvais, lire les interviews ainsi que les chroniques, suivre le courrier des lecteurs et les différents éditos. Et au bout d'un moment, on se rend compte qu'on s'est fait avoir : tout est faux. On reste en surface dans 98% des interviews. La note d'une chronique varie en fonction du fric qu'investit le label dans le groupe. Bref, business is business comme on dit. De ce fait, la musique en tant qu'art est reléguée au second plan. La chute étant rude, on commence donc à se détacher de ces différents magazines et après... ba rien du tout.

Et oui, il m'a fallu plus de 15 ans pour entendre parler des fanzines. Et ce n'est clairement pas par manque de volonté car j'avais réellement l'envie de découvrir des nouvelles choses mais juste car tous les canaux de communication (sites spécialisés, magazines) n'en parlent pas. Ma rencontre avec les fanzines, c'est finalement un coup de chance. Mes amis de Deathroned se sont fait interviewés par un nouveau fanzine (du moins à l'époque) : Forever Ripping Fast. Déjà le titre en référence à un album de Deathhammer posait la couleur. J'ai donc contacté Rikk Kunt (créateur de ce fanzine) pour lui commander ce premier numéro, histoire de soutenir les potes. Et quelle découverte ! Certes très amateur, le fanzine m'a convaincu à tous les points de vue : son authenticité, son honnêteté, ses critiques acerbes envers le "Metalleux - la grande famille du Metal - kikoo je me déguise en Pikachu au Hellfest" mais également vers la scène en générale qui ne se bouge pas, qui préfère soutenir Rammstein et Metallica en lâchant 40 balles pour un t-shirt mais qui ne daigne pas mettre 5€ pour une tape d'un nouveau groupe de la scène UG ou ne cherche pas à venir soutenir la scène locale aux concerts. Bref, même si je n'étais pas d'accord avec tout ce qui était dit dans le fanzine, j'ai trouvé le truc super intéressant dans sa démarche. En plus de ça, les interviews étaient très très bonnes (et certaines questions étaient tout bonnement hilarantes et osées !) et les quelques éditos rafraichissants. Bref, je fus conquis. Puis j'ai connu Rikk Kunt en lui-même via les réseaux sociaux et j'ai pu discuter avec lui. Et là, j'ai pu découvrir le monde global du fanzine : il m'a filé des noms de fanzines tout bonnement excellents, m'a fait découvrir des groupes à la qualité incroyable et finalement, on est devenu potes.

Depuis, j'achète bon nombre de fanzines : FRF bien sûr que je soutiens ardemment (Hails Rikk Kunt !!) mais aussi Cryptic Propaganda, In Extremis (la bible du Metal Extrême !) ainsi que de nombreux fanzines liés à la scène Hardcore comme L.A Journal ou Straight and Alert Zine. Bref, j'en suis devenu fan. Mais quel est l'intérêt de lire des fanzines ? Comme je l'ai dit, de prime abord, ce qui frappe c'est l’honnêteté. Vous aurez enfin des véritables interviews, osant poser des questions innovantes voire risquées par moment. Dans certains fanzines, vous aurez des chroniques de skeuds où les mots ne sont pas mâchés : on dit ce que l'on pense et l'on pense ce que l'on dit. Lisez les chroniques d'In Extremis et vous verrez ce que je veux dire par là. De plus, le fanzine a contrairement aux magazines et sites internets (et aussi aux blogs comme le mien, petite parenthèse d'auto-critique) un véritable cachet visuel. La plupart des zines ont une véritable esthétique qui leur est propre : il y a un vrai travail de recherche, de cohérence, de qualité ou de non-qualité visuelle entièrement voulue. C'est du DIY pur jus et ça suinte le travail et la sueur. On observe et on repère les différents défauts de fabrication et de réalisation... et alors ? Tant mieux, ça prouve qu'il y a bien un voire plusieurs humains derrière ce travail et que ce ne sont pas des machines, qu'ils n'ont pas un budget illimité mais qu'ils se battent pour VOUS faire découvrir des choses. Enfin un dernier point important , et pas des moindres, vous allez enfin découvrir des groupes intéressants et de qualité, loin de la petite parcelle de groupes über médiatisée (bonjour Sabaton) : des groupes qu'on ne voit pas forcément dans les magazines en kiosque ou sur les sites (vous comprenez, parler de Rammstein, ça apporte plus de pognons ou de clics... voire les deux !) mais qui ont pourtant des choses à dire et à faire entendre.

Ce que je reproche à la scène, ce n'est pas le fait de ne pas connaître les fanzines. Comme je l'ai dit au départ, c'était mon cas il y a peu. Non, ce que je reproche c'est que certains soit disant acteurs de l'UG qui ne sont pas avares en critique de manière générale (étonnamment, on les voit pas beaucoup en concert mais bon... je dis ça, je dis rien !) préfèrent pondre des éditos foireux au lieu d'aborder des sujets comme celui-ci.

Et vu que parler sans vous aider un petit peu, ça ne servirait à rien, voici une petite liste de fanzines qui, selon moi, valent clairement le détour. A vous de prendre le train en marche et de vous lancer : vous ne le regretterez pas.

In Extremis : https://inextremisfanzine.wordpress.com/
Forever Ripping Fast : foreverrippingfast@gmail.com
Long Live the Loud : https://www.facebook.com/LongLiveTheLoudFanzine/?fref=ts
Lux Occulta : https://www.facebook.com/daemonicidium.infernum?fref=ts
Cryptic Propaganda : https://www.facebook.com/crypticpropaganda/?fref=ts 
Straight and Alert Zine : http://www.straightandalert.com/ 
L.A Journal : http://legendsarising.bigcartel.com/ 
Brain Waves : http://brainwavesfanzine.bigcartel.com/ 
Gutter Groove : http://guttergroove.bigcartel.com/ 
Hashtag Hardcore : http://hashtaghardcore.bigcartel.com/  

En vrac : Born to Expire (par Scott Vogel de Terror), Back to the Point, This or That, Screams from the Grave, The Past is Alive, Perverse Gospel, l'Antre des Damnés, By the Axe I Rule...

Support or Die !  

Hellfest 2016 - Dimanche

Dernier jour de festival mais encore plein de bonnes choses à voir. C'est un peu fatigué que je me dirige vers l'entrée du festival, à 9h, comme d'habitude. Les portes vont ouvrir à l'heure et après m'être pris un petit jus d'orange et un croissant, direction la Valley pour le premier concert de la journée.

Stonebirds ouvre les hostilités et.. ha j'ai pas réussi à accrocher. Bon, il se trouve que j'étais fatigué et que le mix n'était pas fameux. Je suis resté que 15 minutes et je suis parti me poser à la Warzone.

Le premier groupe a foulé les planches de la Warzone est Alea Jacta Est. Groupe Français avec deux albums au compteur, le groupe propose du Hardcore un peu Beatdown qui, sur skeud, me laisse assez indifférent (hormis quelques titres très efficaces). Le public a répondu un peu présent (il est 10h30 du mat et on est dimanche, faut pas trop en demander non plus !) et la fosse bouge pas mal, avec du KDS à foison, ce qui a l'air de bien motivé le groupe. D'ailleurs, si sur skeud, comme je l'ai dit, je ne suis pas plus emballé que ça par AJE, en live les gars envoient vraiment la sauce. Une vraie machine de guerre (puis voir le guitariste faire semblant de nous tirer dessus avec sa guitare, ça vaut tout l'or du monde !) avec des titres aussi subtils que "From Silence I Rise" (taillé pour le live), "Napalm From Everyone" ou "Bullets Are Loud". Bref, le groupe parfait pour ouvrir les hostilités.

Je me pose avec ma dulcinée en MS pour observer le show de Nightmare qui a troqué son chanteur pour une chanteuse. Si les 30 minutes de jeu passent assez vite, je reste assez déçu de leur show : la chanteuse, sans être mauvaise, n'a pas spécialement une voix détonante et ses speech entre les chansons sont ridicules au possible (à partir du moment où elle a gueulé "Apérooo", elle a perdu toute crédibilité !). Bon, ça reste du Heavy donc on retrouve quelques riffs assez sympas, donnant envie de bouger la tête en rythme mais la prestation du groupe est oubliable.

J'en profite pour saluer quelques amis attendant farouchement Municipal Waste (mais qui passera sur Paris quelques jours semaines plus tard) et me dirige vers la Warzone pour les coreux de Backtrack. Déjà vu avec Bane au gibus, Backtrack c'est une valeur sûre en live. Peu de monde présent devant eux (forcément, le clash avec Municipal Waste n'aide vraiment pas) mais un groupe au top, comme toujours. Clairement, ce groupe fait partie de la relève du NYHC, suffit juste d'entendre "Their Rules" pour s'en rendre compte. Le pit se veut assez mou malgré tout (peu de monde donc forcément) mais le groupe, bien que sûrement un peu déçu, fait tout son possible pour faire plaisir à son public. Pour ma part, c'est réussi : je passe un super moment même si l'ambiance manquait de piquant...

Petite pause bouffe (oui je suis faible !) en attendant Turnstile. Ce groupe, c'est à double tranchant : soit on est prit dans la hype et on est super fan, soit on déteste. Si vous me connaissez un peu, vous savez que je me situe dans la première catégorie, celle des ultra-fans qui écoutent Non-Stop Feeling tous les matins en guise de petit déjeuner. Si il y a peu de monde présent pour eux (mais plus que pour Backtrack), le groupe envoie quand même la sauce. Un concert de Turnstile, c'est l'assurance de prendre un maximum de grooves (et de kick) dans la gueule. Qu'ils jouent des titres tirés des EP (Canned Heat, 7, Keep It Moving, Pushing Me Away, Death Grip) ou de leur album (Gravity, Fazed Out, Blue by You, Drop), on passe un putain de bon moment. Je me joindrai même au pit, histoire de me défouler un peu. Bref, je suis fan et je l'assume complètement !

Changement d'ambiance puisque c'est sous une Valley assez bien remplie que je me dirige. En effet, c'est King Dude qui joue, proposant son Neo Folk bien sombre à qui veut l'entendre. Et moi, j'ai bien envie ! D'autant plus que je me suis posé dans un coin, allongé dans l'herbe, me laissant emporter par sa voix et ses mélodies, me permettant même de fermer les yeux de temps à autre. Un repos réparateur comme on en fait plus ! Finalement, peu de chose à dire : une bonne expérience, reposante et agréable.

Retour sous la Warzone (oui j'enchaine entre les scènes) pour voir Power Trip ! Vu au Gibus à Paris, le groupe avait dû jouer sans son chanteur (le guitariste faisait le chant). C'était d'ailleurs un excellent concert. Mais je suis bien heureux de revoir le groupe, au complet cette fois, au Hellfest 2016. Une prestation de haut niveau avec un public chaud bouillant (de bons petits circles pits à foison), scandant les paroles à tout va. Le chanteur est une vraie pile électrique, sautillant comme un dingue pendant toutes les chansons. Leur Crossover est un concentré d'énergie (écoutez Manifest Decimation, vous comprendrez de quoi je parle) et en live, le tout est décuplé. Je ressors du set rincé comme un cochon, ayant passé les 3/4 de celui-ci dans le pit. Juste énorme !

Petit saut devant la MS pour Tarja, histoire de voir. Bon ba c'était nul de chez nul, chiant comme pas possible, du coup, retour à la Warzone...

... pour Ratos de Porao. Du gros crossover sud-Américain qui n'est jamais (ou quasiment jamais en tout cas) passé dans nos contrés. Immanquable donc, d'autant plus que le groupe nous a fait le plaisir de jouer Anarkophobia en intégralité. Que dire : un groupe qui se déchaine, un pit peu rempli mais bien dynamique (en particulier certains fans du groupe devant sûrement suivre la tournée qui étaient très très chauds dans la fosse) et une set-list en béton. Entendre des titres comme "Mad Society" ou "Anarkophobia" en live, c'est vraiment le pied ! Un super concert devant un public de connaisseurs et de quelques curieux. Bref, à refaire très très rapidement !

En mainstage, c'est Blind Guardian qui cherche à envoyer son Power Metal devant un public de passionnés. Bon, je ne connais pas du tout les derniers albums donc difficile pour moi de parler de la set-list. Par contre, le groupe était extrêmement carré, manquait peut-être d'un poil d'énergie pour vraiment convaincre à 100% mais avait l'opportunité de jouer avec un son aux petits oignons. Bien évidemment, j'ai beaucoup aimé l'enchainement final "Valhalla", "The Bard's Song - In The Forest" et "Mirror, Mirror". Rien d'inoubliable mais content de les avoir vu.

Je suis passé en vitesse voir Taake : ça avait l'air pas mal, Hoest était en forme mais j'étais un peu fatigué et j'avais faim donc après 15 minutes de show, je me dirige vers les stands de nourriture.

Je reviens me poser pour Katatonia avec ma dulcinée. J'avoue ne pas trop connaître le groupe, ayant seulement survolé un ou deux albums (les derniers entre autre). Le groupe propose une sorte de musique assez froide et mélancolique, aidée par la voix du chanteur somme toute assez envoutante. Si le début du show m'a laissé de marbre, m'ennuyant un petit peu et n'accrochant que moyennement aux différents titres joués par le groupe, vers le milieu de leur set, j'ai néanmoins commencé à rentrer dans leur musique. En particulier, le dernier titre "Forsaker" m'a laissé une très bonne impression. Un moment agréable, assez doux et reposant.

La venue d'Empyrium au Hellfest fait office d'événement tant le groupe est rare en live. Et quand on voit le peu de monde présent devant, on se sent triste pour le groupe (Megadeth qui joue en même temps, ça n'aide pas ceci dit...). Même si je ne connais pas bien la discographie du groupe, j'ai choisi de louper la bande à Mustaine pour découvrir un peu plus en détail Empyrium. Aucun regret pour ma part tant leur musique envoûtante et inspirée m'a clairement séduit, en particulier avec des titres de l'acabit de "The Franconian Woods in Winter's Silence" ! Bref, néophyte mais conquis !

Quelle montée fulgurante pour Ghost qui a su en 3 albums développer une vraie fanbase. Le groupe aura donc l'honneur de jouer en soirée avec un show spécial Hellfest. Et quel show ! Si on regrettera l'absence de titres du premier album, force est d'avouer que le concert envoyé par le groupe a clairement répondu aux attentes du public. Le jeu de scène était génial de bout en bout : nonnes qui viennent balancer des capotes dans le public ou donner à boire un liquide rouge dans des coupelles aux premiers rangs, des enfants qui viennent faire les chœurs sur "Monstrance Clock" (quand on connait les paroles du titre, ça fait forcément sourire) ou encore un feu d'artifice en final, Ghost a fait les choses en grand. Niveau set-list, ça reste donc axé sur les deux derniers albums avec des titres comme "Spirit", "Body And Blood", "Year Zero", "Cirice", "He Is" etc. Bref, un très bon show bien mis en scène et musicalement bien carré.

Plus que deux concerts avant la fin du festival et pas des moindres : c'est Black Sabbath, en pleine tournée d'adieu (enfin c'est ce qu'ils disent hein !) qui monte sur scène. Si Ozzy a clairement perdu de sa voix (qui, de toute manière, n'a jamais été exceptionnelle), le groupe propose néanmoins un show axé old-school avec que des titres des premiers albums. En somme, la set-list quasi-parfaite. Etant très fatigué, je me repose sur le côté en observant le groupe balancer  "Black Sabbath", "Behind the Wall of Sleep", "Into the Void" ou encore "N.IB". Une bonne claque bien évidemment tant les titres joués sont cultes et de qualité. Heureux de les avoir vu une dernière fois !

Le final, et c'est d'ailleurs ce qui m'a motivé à venir au Hellfest 2016, c'est King Diamond qui joue son album Abigail en intégralité. Mais histoire de nous mettre en bouche, le King proposera d'abord quelques titres de sa carrière : avec une belle mise en scène (les décors sont magnifiques !), KD débute avec l'un de mes titres préférés "Welcome Home" tiré de Them. Son parfait, ambiance géniale et surtout un King en pleine forme vocalement parlant, difficile de ne pas succomber à ce dernier concert tant tout est parfait de bout en bout. On aura donc le droit à différents titres comme "Halloween", "Eye of the Witch" mais également "Melissa" et l'incroyable "Come to the Sabbath" de Mercyful Fate. Mais ce n'était que la première partie du show puisque le King va enchainer avec Abigail en intégralité : "Arrival", "A Mansion in Darkness" ou encore "The Possession", tout y passe, pour notre plus grand bonheur. Voir le King en live est une expérience à part entière autant d'un point de vue technique que d'un point de vue scénique. Et vu la rareté de ses shows, ceux qui ont raté ça doivent désormais s'en mordre les doigts...

Et voilà, le Hellfest est terminé. 3 jours de bonheur auditif, de bonnes claques mais également de quelques déceptions. Néanmoins, toujours ce même problème de public beauf consanguin qui ne vient pas pour la musique et qui gâche les concerts des personnes réellement fans de musique. Ceci dit, on a le public qu'on mérite (merci la grande roue et toutes ces conneries !). Un bon souvenir au global mais un petit goût amer dans la bouche...