mercredi 13 juillet 2016

Hellfest 2016 - Jeudi/Vendredi





Déjà 11 ans que le Hellfest existe. 11 ans que le festival évolue au fil des années, devenant de plus en plus gros et ramenant de plus en plus de monde en son sein. Cette édition 2016 ne déroge pas à la règle avec son lot de nouveautés, son affiche alléchante et son public toujours aussi... merdique. 

Etant donc présent à cette édition 2016, voici mon (long) report que je vais diviser en 3 parties pour une meilleure lisibilité.

Jeudi

4ème fois que je me rends au Hellfest pour ma part. Après 2012, 2014 et 2015, me voici de nouveau à Clisson, petite ville médiévale de Loire-Atlantique. Soyons honnêtes, je n'étais pas chaud pour revenir en terre clissonaisse à la base. La raison est double : d'une part car quasiment toutes les places ont été vendues avant même la première annonce de groupes (et je trouve ça honteux que le festival ne garde pas au moins la moitié des places en réserve en attendant l'annonce des groupes comme les autres années) mais également car le Hellfest est devenu le Beaufest. Le public n'en devient que plus ridicule, préférant se déguiser et gueuler apéro en se mettant des murges au lieu de profiter des nombreux concerts présents à l'affiche (sauf pour Rammstein évidemment !). Pire, le Hellfest les conforte dans cette idée en instaurant des conneries inutiles comme la grande roue (présente depuis deux/trois ans) et maintenant une tyrolienne. Manque plus qu'un Hellfest Coaster pour concurrencer Disneyland tiens ! Mais bon, l'affiche étant très très alléchante, j'ai craqué. En particulier à cause de King Diamond et Twisted Sister, je dois bien l'avouer.

Départ mercredi vers 23h00 en compagnie de la Chabette mais également d'un couple d'amis en direction de Clisson. Préférant rouler de nuit, le trajet se passa très bien et nous arrivâmes vers 3h30 du matin. Le Red Camp étant comme à l'accoutumé ouvert, nous sommes allés nous installer et c'est parti pour un dodo bien mérité bien que trop court. On va vite avancer vers la fin de journée, passant l'épisode de l'attente aux portes du festival mais également aux portes du camping pour cause de boue conséquente, pour s'attarder sur les deux petits concerts que j'ai été voir au Metal Corner, scène découverte où je vais chaque année observer un ou deux groupes. Ma soif de musique est sans fin !

Premier groupe à fouler les planches de la scène découverte, Viktims nous propose un Crust bien puissant et racé. Malheureusement, le son n'était vraiment pas à la hauteur : cela ressemblait plus à une bouillie sonore qu'à autre chose. Dommage car la volonté du groupe et le dynamisme du chanteur faisait plaisir à voir. A revoir dans de meilleures conditions car je n'ai pas réussi à accrocher plus que ça.

Si le son se veut toujours aussi mauvais avec les Bretons de Radical Failure, le groupe m'a néanmoins bien plus convaincu que Viktims. Proposant un Street Punk énergique, les Bretons vont enflammer le Metal Corner. Par ailleurs, le groupe n'aurait pas dénoté sur la Warzone, en ouverture le vendredi par exemple. Bref, c'était dynamique, les titres s'enchaînent rapidement, certains refrains restant facilement en tête. Une bonne découverte !

Initialement, j'avais prévu de voir Angry Days et Supertanker mais j'avoue avoir eu la flemme, tant la fatigue se faisait sentir. J'en profiterai pour aller boire un verre avec les collègues du forum Hellfest et également récupérer l'ami Chlorure (guitariste d'Above Us) vers 23h30 afin de le conduire vers notre point de chute au Red Camp. Après l'avoir aidé à installer sa tente, je m'écroule sur mon matelas et plonge dans un sommeil profond.

Vendredi

 On va pas tergiverser pendant des heures, l'important dans un live-report, c'est de parler des groupes. Alors c'est parti pour un long report de la journée de vendredi déjà bien chargée en émotion et en bons concerts.

Premier concert du vendredi, Monolord a envoyé son Stoner/Doom devant un parterre moyennement rempli. Et putain, que c'était bon ! On s'est pris buche sur buche avec ce groupe : seulement 3 titres joués (faut voir la longueur des morceaux aussi...) mais quel pied ! Porté par un son parfait où tous les instruments étaient audibles, Monolord a mouché tout le monde, en particulier avec son dernier titre Empress Rising. Une très belle entrée en matière et l'une de mes premières claques du festival.

Delain
continue les hostilités sur la mainstage. Bon c'est le genre de groupe que je n'aime pas spécialement. En fait, je n'ai rien contre la scène Symphonique mais au global, c'est clairement pas ma came. Mais quand on aime, on fait des efforts et c'est donc avec le sourire que j'accompagne ma dulcinée voir Charlotte et sa clique. Et bien, ce fut une très bonne surprise. Déjà car le son était bon et que le groupe était clairement en forme, très communicatif avec le public mais également car ils ont joué la seule chanson que je connaissais, à savoir We Are The Others, un petit tube qui reste en tête toute la journée. Si techniquement, ça ne vole pas forcément très haut, il reste que Charlotte Wessels a une superbe voix et qu'entendre les quelques titres joués en ce vendredi matin fait réellement plaisir. Pas une claque mais un bon concert malgré tout !

On enchaîne de suite avec Audrey Horne et son Hard Rock bien groovy. Même si les compos se révèlent fort sympathiques, je n'adhère pas à leur show pour la simple et bonne raison que le son manque de puissance. On a l'impression d'assister à une sorte de Hard Rock mou hormis le dernier titre , à savoir l'excellent Waiting for the Night au refrain très fédérateur qui permit de remonter un peu le niveau. Une déception donc, la première du week-end. Bien dommage car le groupe mérite mieux que ça !

Cruachan c'est le genre de groupe hyper culte que tout le monde a oublié. Moi le premier car finalement, si je me retrouve à ce concert c'est parce que Chlorure m'a vanté les mérites de ce groupe. Bref, si le son ne rend pas vraiment honneur au groupe, l'ambiance est quand même très festive dans la fosse. Avec son côté Black/Folk un peu pouet pouet à certains moments, Cruachan conquit un public venu en découdre à coup de Wall of Death et autres joyeusetés mais tout en restant bon enfant. Musicalement, rien de marquant pour ma part. Si le tout est bien effectué, je n'ai néanmoins retenu aucune chanson marquante qui se dégageait du set. Un concert sympathique mais pas inoubliable...

...contrairement à Wo Fat qui porte terriblement bien son nom. Dans le genre parpaing en pleine gueule, le groupe se pose là. C'est en gros néophyte que je me rends sous la Valley et j'ai pris une grosse claque. En même temps, les Ricains ont balancé un Stoner digne des plus grands, avec cette basse vrombissante et des rythmiques à toute épreuve. J'ai peu de choses à dire dessus vu que j'en suis un gros néophyte mais c'est un groupe que je dois approfondir en studio... et revoir en salle au plus vite !

Première fois que je me rends à la nouvelle Warzone, tout simplement magnifique et bien mieux agencée que les précédentes éditions. Et en plus, j'y vais pour un groupe qui en a dans le pantalon : All Pigs Must Die ! Bon ba, sans surprise, ce fut un rouleau compresseur : les cris déchirés de Kevin Baker font leurs effets et Ben Koller matraque ses fûts comme jamais. D'ailleurs, je préfère All Pigs Must Die à Converge mais ça n'engage que moi ! Les titres s'enchainent, ne se ressemblent pas sauf en termes de puissances et de violences.  La violence sonore qui se déploie se ressent dans le pit qui est bien violent (certains vont repartir un peu abimés d'ailleurs !) : All Pigs Must Die a le public dans la poche. Une seule chose à dire finalement : GOD IS WAR !

Petite pause (oui car jusque là, j'ai un peu enchaîné sans temps mort...) le temps de manger un panini (cher mais pas mauvais), loupant accessoirement le set de Sadist puis je retourne me poser à la Warzone, histoire de souffler un peu et d'attendre le prochain concert.

Et c'est Victims (à ne pas confondre avec les Français de Viktims) qui déboule sur scène. Ce groiupe m'attirait particulièrement, entre autre parce que leur son bien violent flirte avec la mélodie de temps à autre. Peu de monde devant leur concert, ce qui fait que j'opte rapidement pour la barrière, histoire d'avoir une vue irréprochable sur la scène. Et bien mon cochon (un rapport avec All  Pigs Must Die ?), encore un groupe à approfondir ! Les mecs ont bouffé du Crust et du Punk durant leur enfance, y'a pas de doute là dessus. C'est violent, ça frappe là où ça fait mal mais ça n'en oublie pas pour autant les mélodies et les refrains que l'on peut scander à pleine voix. Une véritable ambiance Punk, voilà ce qu'est un concert de Victims !

En 2016, une bonne partie de la scène Thrash est mise sous l'Altar (ce qui fait moins de Death Metal du coup...). Et pour mon premier concert du genre au HF 2016, je commence fort avec les Américains d'Havok que j'ai pu voir à Paris quelques jours plus tôt. Sur Paris, le concert était sympathique avec une bonne ambiance mais un son très très hasardeux. Je suis déjà aux anges quand je vois que le groupe obtient un très bon son sous la Altar. Leur concert commence fort avec Point of no Return qui lance les premiers pits. Et il faut dire que le public a répondu présent : il y aura bon nombre de wall of death et autres circle pit pendant tout le set. Côté set-list, tout s'enchaine vite : No Amnesty suivi From the Cradle to the Grave entraine tout le monde à bouger, sauter, slammer et foutre le bordel. Bien sûr, le final sur DOA et Give me Liberty or Give me Death fait toujours son petit effet et prouve encore une fois qu'Havok a vraiment la carrure pour devenir un grand groupe de Thrash (contrairement à pas mal de jeunes groupes actuels). Notons qu'Havok, sur une aussi grande scène, est très à l'aise : beaucoup de communication avec le public, show carré et efficace, le groupe se veut très très professionnel. A tel point que je me suis demandé si c'est bien le même groupe que j'ai vu à la Mécanique Ondulatoire quelques jours auparavant. Excellent, tout simplement !

Bon, je commence à pas mal courir entre les scènes (Mode marathon : ON) mais c'est pour ne rien louper de la prestation de Vision of Disorder sous la Warzone. Alors oui, je rate volontairement Anthrax, déjà car leur set-list pue bien la merde (ça c'est dit) et que Vision of Disorder est assez rare en France pour qu'on daigne s'y intéresser un minimum. Bon, j'y vais un peu en mode "découverte" et j'ai pas regretté : si les quelques chants clairs du chanteur m'ont un peu fait peur (mais un peu seulement), le reste m'a séduit de bout en bout : un chant hargneux, des rythmiques tantôt bien violentes et directes dans la gueule, tantôt un peu plus alambiquées et un groupe de dingue sur scène. Bon soyons honnêtes, le groupe ne fait pas du Hardcore pur jus et pioche également dans la scène Metalcore mais franchement, pourquoi s'en plaindre ? Suffit d'écouter Imprint pour se rendre compte de la qualité de composition du groupe. Bref, aucun regret d'avoir louper Anthrax !

Comme je l'ai dit précédemment, le rush entre les scènes se veut de plus en plus fatiguant. Je vais donc regarder Vader, assis tranquillement sur le côté. Peu de choses à dire sur leur prestation : c'est carré, tu as l'impression qu'un char d'assaut te roule sur la gueule et le groupe sait sortir les bonnes rythmiques Thrashy quand il le faut (Triumph of Death). La finesse Polonaise en somme !

Inquisition
enchaînera avec son black crasseux sur la scène d'à côté : première fois que je les vois et je fus très surpris. Autant le black sur skeud, j'aime plutôt bien, autant en live ça a tendance à m'emmerder à un point inimaginable. Du coup, j'évite pas mal la Temple au HF tant je suis déçu assez régulièrement. Sauf que là, ba non. Un super son, deux zicos au top (j'adore les groupes en binôme, à chaque fois je prends une mandale), bref une bonne branlée. Bon, si un petit défaut : c'est quand même super con d'avoir un putain de premier album ("Into the Infernal Regions of the Ancient Cult" datant de 98), pour ne pas dire votre meilleur album, et de n'en jouer AUCUN titre. Franchement, un petit The Initiation aurait vraiment pu faire mouche !

Du coup, si je suis resté pour Inquisition, c'est surtout pour ne pas avoir à courir pour voir Sacred Reich, l'un des groupes que j'attendais le plus de la journée. Aucune déception à l'horizon, bien au contraire puisque les ricains furent en forme ! Commencer le show avec The American Way était forcément un signe de réussite ceci dit. Mais bon, voyez plutôt : Death Squad, Love...Hate, Ignorance, Blue Suit Brown Shirt, Independant, Surf Nicaragua... Personnellement, j'appelle ça une set-list d'enculé ! Super carré, le groupe envoie la sauce avec un gros point positif pour la voix de Phil qui est juste parfaite, aucune faiblesse, aucune baisse de régime. Seul point noir du concert : le gros fils de pute qui a ouvert mon sac pendant mon slam (heureusement, il n'a pas pu chopper mes papiers !). J'ai même récupéré mon sweet Death à la fin du concert (merci la sécu !). Bref, hormis ce petit désagrément (si jamais tu me lis petit fouineur, sache qu'une batte de baseball fait énormément de dégâts, en particulier lorsque l'on vise les rotules, je préfère prévenir si jamais l'envie te reprenait d'avoir les mains baladeuses...), un super concert qui entre clairement dans mon top 5 du festival !

Seconde pause bouffe de la journée (et repos également) avant d'enchainer avec un autre monstre du Thrash.

Overkill
investit la scène en pleine forme, avec un bon petit Armorist qui passe bien le cap du live (même si le titre à tendance à me souler sur skeud). Première fois que je les vois (oui j'ai raté la date Parisienne, lapidez-moi, je vous en prie !) donc je suis aux anges, en particulier quand les premiers accords de Rotten to the Core retentissent. Fan absolu du premier opus, je prends mon pied sur ce titre qui reste l'un de mes préférés du groupe. La set-list oscillera entre du récent (Electric Rattlesnake, Ironbound) et du old-school (Hello from the Gutter, Hammerhead, Feel the Fire, Coma). Un juste milieu donc, qui m'a bien plu et qui a peut-être permis à certains de découvrir le groupe sous plusieurs facettes de sa carrière. Bien sûr, gros final sur Fuck You, que tout le public reprendra à haute voix ! Un super show !

Je me suis dirigé vers la Warzone pour voir les Ricains de Converge et j'ai tenu 3 titres à peine : un groupe plutôt chaud mais une guitare inexistante dans le mix. Du coup, ça paraissait relativement plat (un comble pour ce groupe !). Je n'ai pas eu le courage de rester... et me dirige vers la Temple pour revoir Aura Noir. On sent que Rammstein joue en même temps car on notera autant de monde qu'à 10h30 du mat devant le groupe. Invraisemblable et tellement révélateur du public actuel du HF. D'ailleurs, la Mainstage semblait inaccessible tant il y avait du monde pour voir les Allemands. Bref; Aura Noir envoie son Black Thrash bien comme il faut, rien d'original mais d'une efficacité redoutable. Le son était, qui plus est, vraiment bon, un plaisir pour les oreilles. Petit final sur Conqueror et le groupe s'en va sobrement, sûrement un peu déçu du manque d'engouement pour leur musique. Revenez au Fall of les gars, on vous accueillera bien !

Je suis obligé de parler du prochain concert ou pas ? Si ? Vraiment ? Bon... Donc, première fois que je vois Testament, autant dire que j'étais en joie sauf qu'il y a eu un enculé d'ingé son qui a décidé, en toute simplicité, de massacrer mon concert. Bon, objectivement, les zicos ont fait quelques pains mais c'est quoi ce son immonde ? Et j'ai testé partout : devant, sur la droite, derrière, près des ingés sons... Ils ont de la merde dans les oreilles ? Leurs sonotones sont hs ? Pour dire, j'ai reconnu Over the Wall au moment où il y a eu le refrain... Alors oui, la set-list était pas dégueu (Into the Pit, Practice What You Preach, The New Order, Discilples of the Watch, More Than Meets the Eye) mais franchement le son a tout gâché. J'ai même pas tenu jusqu'à la fin, me barrant en plein milieu du dernier titre.

On a vainement tenté, ma dulcinée et moi-même, de nous rendre en Mainstage pour Offspring mais c'était sans compter le troupeau de beaufs qui revenaient de Rammstein. On a donc fait demi-tour et sommes rentrés nous coucher. Première journée remplie d'excellents concerts et de quelques déceptions qui m'a complètement rincé (le rush entre les scènes n'aide vraiment pas). Bref, dodo time avant d'enchainer avec une seconde journée tout aussi riche en émotion...