mardi 1 novembre 2016

Live-report : Fall of Summer 2016


3ème année consécutive pour le Fall of Summer, festival se déroulant en région Parisienne, sur la base de loisir de Vaires-Torcy. Et à chaque fois l'affiche dépasse toutes mes espérances : de la grosse rareté à perte de vue.

Le festival propose un amphithéâtre naturel (avec une belle colline), deux scènes (dont une sur le sable) avec aucun chevauchement de groupes, pas trop de monde et comme je l'ai dit, des groupes de qualité. Ce cru 2016 ne déroge pas à la règle avec des groupes comme Exciter, Whiplash, Goblin, Riot, Grim Reaper ou encore Nifelheim. Bref, du lourd en perspective.

Le premier groupe de cette édition à fouler les planches sera Hexecutor. Proposant du Thrash bien hargneux, les Rennais ont envoyé la sauce devant un public clairsemé. Pour autant, le groupe m'a totalement convaincu. Faut dire qu'avec des titres comme "Soldier of Darkness", difficile de ne pas être conquis. Ça suinte le Thrash qu'on aime, les riffs démoniaques et la maniaquerie. Une très belle ouverture en somme !

Je suis allé jeter un œil à Die Hard. Loin d'être fabuleux, une sorte de Venom, la classe en moins. Pas marquant, je ne suis pas resté.

Par contre, impossible pour ma part de manquer ADX que j'adore même s'il manque toujours une bonne dose de classique lors de leurs différents live. Celui-ci ne déroge pas à la règle : toujours pas de "Prisonnier de la Nuit" ou "L'Etranger" dans la set-list. Mais on aura quand même le droit à "Mémoire de l'Eternel", "Déesse du Crime",  "Notre Dame de Paris" ou encore "Caligula". Le groupe est également venu défendre son nouvel album avec des titres comme "La Mort en Face" qui reste efficace en live ou "La Complainte du Demeter". Notons que le jeune bassiste s'est superbement bien intégré à la formation, très à l'aise sur scène. On prend toujours un malin plaisir à entendre ce groupe en live même si on ressent un arrière goût de trop peu suite à leur prestation.

Je rate volontairement Merrimack, typiquement le genre de Black Metal inintéressant pour ma part et attends patiemment les Japonais d'Abigail. L'année dernière, Sabbat avait envoyé le feu avec son Black/Thrash des plus efficaces. Malheureusement, je ne serai pas autant convaincu par leurs confrères d'Abigail. J'ai trouvé que tous les titres se ressemblaient et qu'il manquait de riffs bien percutants pour me convaincre. Bon, force est d'avouer que la chaleur ne m'a pas aidé à bien rentrer dans leur show. A revoir dans une petite salle pour se faire une seconde idée !

Si j'ai lu de nombreuses critiques assez négatives sur le show de Massacra Tribute, j'ai pour ma part beaucoup apprécié cet hommage. Bon, le point noir reste Stéphane Buriez qui, à mes yeux, est l'un des chanteurs de Death les plus surestimé de la scène mais au global, c'était un excellent moment. Un bon paquet de musiciens et de chanteurs ont déboulé sur scène pour rendre hommage à ce groupe culte du Death Français (des gars de Mercyless, Misanthrope, Agressor etc), ce qui en faisait un show assez unique en son genre. Bon, c'est sûr que commencer le show avec "Enjoy the Violence" permet inévitablement de foutre le bordel en 3 secondes. Mais le reste de la set-list ne fut pas en reste avec des titres comme "Twisted Minds" ou l'excellente "Apocalyptic Warrior" ! Un excellent moment, assez original et rafraîchissant !

Moment reposant devant Oranssi Pazuzu qui, aux premiers abords, n'est pas du tout ma came. J'ai néanmoins apprécié l'ambiance dégagée par le groupe, ce Black original et inspiré, qui a dû clairement convaincre les fans de musique avant-gardiste. Manilla Road, à contrario, c'est carrément plus mon dada pour le coup. Quel plaisir de voir ce groupe assez rare dans nos contrées. Bon Mark Shelton a pris un méga coup de vieux et le chanteur avec sa chemise hawaienne peut prêter à sourire mais ne boudons pas notre plaisir : entendre des hits comme "Flaming Metal Systems", "Crystal Logic" ou la légendaire "Necropolis", ça fait quand même son petit effet. Dommage néanmoins pour le son plus que moyen qui ne mettait pas en valeur les compos du groupe.

Peu de chose à dire sur Vader vu que la prestation fut assez semblable à celle du Hellfest : une bonne set-list, des zicos au top, un rouleau compresseur sur scène. Puis les titres récents fonctionnent très bien en live (je le répète mais "Triumph or Death", elle reste diablement efficace !).

Une de mes grosses claques fut Riot désormais rebaptisé Riot V. Et il faut reconnaître que le nouveau chanteur est tout bonnement impressionnant, rappelant, osons le dire, Tony Moore. Suffit de voir la prestation du gaillard sur des titres comme "Thundersteel", "Fight or Fall", "Flight of the Warrior" ou la magnifique "Bloodstreets". Notons également que le groupe ne s'appuie pas que sur ses (excellents) classiques puisque quelques titres du dernier opus ("Metal Warrior", "Ride Hard Live Free") ont été joués. D'ailleurs, je n'avais pas eu l'occasion de poser une oreille sur ce skeud avant le concert, ce qui m'a permis de découvrir ces titres en live, titres qui s'incorporent extrêmement bien dans la set-list et qui n'ont pas à rougir devant les classiques du groupe. Ajoutez à cela un excellent son où chaque instrument est discernable dans le mix et vous obtenez l'un des meilleurs concerts du festival, tout simplement !

Samael a proposé un show assez particulier, proposant principalement de jouer en intégralité son troisième album Ceremony of Opposites avec en supplément 3/4 titres anciens (et un récent de souvenir). Bref, si l'idée de base se veut excellente, quelle surprise d'entendre ces anciens titres... remis au goût du jour. J'entends par là, du clavier et des samples qui s'ajoutent aux compositions originales. Sur le départ, j'ai eu un peu de mal à accrocher mais finalement, le tout passe plutôt bien (merci au mix parfait soit dit en passant) et je passe un bon moment, assis dans l'herbe à écouter "Son of Earth", "Mask of the Red Death" et autres joyeusetés.

Revenge ne provocant aucune émotion chez moi hormis l'envie de vomir mes tripes, je passe mon tour afin d'attendre patiemment le show de Paradise Lost que j'ai trouvé... mou. Mais alors mou au possible. Je ne suis pas un fin connaisseur du groupe mais j'ai failli m'endormir dix fois devant le show. Clairement pas un groupe pour moi...

Ce vendredi se termine sur Whiplash, groupe très rare en France, qui proposa son Thrash au public encore réveillé après le somnifère Paradise Lost. On m'avait dit que le groupe ne valait pas grand chose sur scène mais pourtant, j'ai beaucoup apprécié le show. Certes, c'est loin d'être carré, autant techniquement que vocalement mais j'ai pris plaisir à entendre les différentes chansons du groupe. Petit bonus avec Speed, chanteur/batteur de Thrashback qui déboulera sur scène pour chanter "The Burning of Atlanta". Rien d'exceptionnel mais un agréable moment pour clôturer cette première journée de festival.

Alors qu'on se remet des émotions de la veille, je rate volontairement Hell Militia (car j'en ai rien à foutre, soyons honnêtes. Franchement déjà que ce groupe avec Meynac'h ne valait pas grand chose, alors sans lui on frôle l'indigestion auditive) histoire de passer un peu de temps avec les amis qui ont fait le trajet de plus ou moins loin. Bref, premier concert de la journée avec les Hollandais de The Monolith Deathcult qui commença son concert avec une intro assez bizarre (des enfants/bébés qui font du bruit en somme) mais qui balanceront un Death Technique très carré (impressionnant techniquement, surtout le batteur, quelle brute !) agrémenté de quelques samples ici ou là. Un bon moment de brutalité pour se réveiller !

Assez hermétique aux premiers abords (l'heure à laquelle passe le groupe n'aidant pas), Skepticism m'a finalement convaincu sur la longueur. Il faut dire que leur Funeral Doom ne se veut pas si facile d'accès que cela, surtout pour les neophytes du genre (dont je fais clairement partie). Début de concert en demi-teinte pour ma part, posé sur la colline à l'ombre, j'ai eu du mal à cerner le groupe et sa musique. Etant quand même intrigué par ce que je voyais, je fis l'effort de me rapprocher assez près de la scène et je fus pris aux tripes par leur Doom sombre et inspiré. Un bon moment, assez déroutant. A réécouter sur skeud pour se faire une seconde opinion.

Je n'ai pas vu Phazm, il fallait bien que je mange à un moment. Par contre, impossible de manquer Grim Reaper que j'adore tout particulièrement. Si Steve Grimmett n'est plus aussi en forme vocalement qu'auparavant, le bougre s'en sort néanmoins avec les honneurs. On sent un groupe concerné, heureux d'être ici et n'hésite pas à envoyer ses meilleures chansons pour convaincre le public. Étonnamment, pas de titre du nouvel album mais que du old-school avec en vrac "Rock You To Hell", "Lust for Freedom", Liar" ou encore "Fear No Evil". Notons un hommage à Dio avec une bonne reprise de "Don't Talk to Strangers" et un final d'anthologie sur "See You In Hell" qui termina ce show de la plus belle des manières. Mon coup de cœur.

Assez déçu de Memoriam qui n'a clairement pas marqué des points avec ce show. Basique, bien effectué certes mais sans âme, le Death Metal des vétérans de Bolt Thrower, Sacrilege et Benediction n'a pas fait mouche. Dommage ! Au contraire, Nifelheim a quant à lui tout détruit sur son passage. Les maniacs ont balancé leur Black/Thrash incisif à la gueule d'un public conquit d'avance. A coup de "Black Curse", "Possessed by Evil" ou le final sur "Storm of Satan's Fire", rien à dire, Nifelheim continue fièrement de mener sa barque et de tout détruire sur son passage. Manque plus qu'une date en salle histoire de se faire un second round !

Rien d'original chez Dead Congregation mais bordel, quelle efficacité. Clairement ancré dans une veine old-school, les Grecs ont balancé un Death Metal au riffing dévastateur, faisant headbanguer n'importe quel fan du genre. Première fois que je les vois et même sans connaître réellement leurs deux albums studios, j'ai pris un pied monumental. Avec du recul, clairement le meilleur groupe de Death Metal du week-end. La relève est assurée !

Très bon moment avec les Canadiens d'Exciter, fer de lance du Speed Metal. Certes, le chanteur n'assure plus des masses mais cela n'enlève rien à la qualité des compos et à leur efficacité. Impossible de ne pas bouger en entendant des classiques comme "Stand Up and Fight", "Iron Dogs", "Pounding Metal" ou "Heavy Metal Maniac". Notez par ailleurs que la set-list ne sera axée que sur les trois premiers (et meilleurs) opus du groupe. Un concert efficace, juste dommage pour la voix qui ne suit plus. Si je n'attendais rien d'Unleashed, j'ai quand même pris mon pied devant leur Death Metal classique mais efficace. Peu de chose à dire hormis que les riffs donnaient clairement la bougeotte... même assis dans l'herbe !

Grosse grosse surprise que Goblin et leur Rock Prog instrumental. Clairement connu pour les BO de films auxquels le groupe a participé (Suspiria, Phenomena, Zombie), je fus subjugué par la qualité et l'émotion des compositions du groupe. Et je ne pense pas être le seul vu le monde regardant attentivement cette prestation (clairement, ce fut le concert le plus remplit du week-end). Que dire ? Je suis venu pour découvrir, je suis repartis comblé et je n'ai pas arrêté de me passer le titre "Phenomena" à fond dans l'appartement les deux jours qui ont suivi le festival. Techniquement irréprochable, émotionnellement poignant, j'ai juste envie de dire merci au Fall of Summer et au groupe pour ce moment d'extase.

Rien à faire de Shining que j'ai toujours trouvé ridicule (ce concert n'a pas dérogé à la règle, histoire d'être raccord) et Satyricon m'a laissé de marbre hormis sur les derniers titres plus Black'N'Roll. Ne reste donc que Tankard que je vois pour la première fois. Un bon moment, un peu décevant à cause du manque de folie dans la fosse mais le groupe fut efficace sur scène. Pas de prise de tête et de chichi, ça envoie comme il faut avec "Zombie Attack", "Rest in Beer" ou le final sur "Empty (Tankard)". Content de les avoir vu au moins une fois.

Le festival est donc terminé : cette troisième année fut de qualité que ce soit au niveau musical mais également au niveau des améliorations du festival (stands de bouffe plus variés avec entre autre un très bon stand Vegan). Seul point dommageable : le manque de monde, assez inexplicable vu la qualité d'une telle affiche. Espérons donc que l'orga va rentrer dans ses frais et qu'elle nous pondra une 4ème édition du même calibre. Wait & See !

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